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 « Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS]

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Daneel Evan


Son Enviable Opulence

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Localisation  : Chez moi. Mais je suis occupé, pas la peine de... Oh, évidemment, sauf si vous avez quelque chose à me donner. Un gâteau, la tête de cet idiot de roux...
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Daneel Evan
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« Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS] Empty
MessageSujet: « Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS]   « Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS] EmptyLun 31 Déc 2012 - 4:23

Daneel, les mains fourrées dans les poches de son long manteau vert bouteille, attendait. Le temps était relativement clément pour la saison, et il s’en félicitait : sortir sous la pluie ? Quelle immonde perte de temps ! Les gens devenaient pressés à la seconde où ils sentaient une goutte d’eau leur tomber sur le coin du nez et, à la vérité, il en allait de même pour lui. Comme si ces abrutis étaient en sucre –ce qui, dans le cas du garçon adossé au mur d’une échoppe luxueuse, n’aurait pas été si étonnant : il en ingérait des quantités si gargantuesques qu’un autre s’en serait rendu malade. Au moins, commenta-t-il intérieurement, cela avait le mérite de les rendre moins bavards, et par conséquent, bien moins ennuyeux. Il posa son regard d’égout sur les passants endimanchés sous leurs chapeaux, bonnets et écharpes et sa bouche se tordit d’un pli méprisant plus dissuasif qu’une paire d’oreilles poilues dans ces contrées. Il ne voyait pas ce que l’on pouvait trouver à ces foules bruyantes de marmots. Elle bruissait de tissus et de conversations à demi voix, de potins, d’ordres jetés ici et là et, de loin en loin, se faisait entendre le cliquetis reconnaissable du métal. Il soupira, pas franchement désespéré : ces abrutis gambadant faisaient sa richesse, et il aimait les imaginer comme le soc terreux qui retournait ses champs prospères.

Il resserra la ceinture de son manteau ; la boucle était discrète et contenait avec peine un ventre toujours plus opulent. Ses doigts étaient engoncés dans des gants sombres qu’ornait une bague sertie d’une belle pierre au majeur. A voir ce garçon bien mis, ses cheveux coiffés d’une fine couche de brillantine séparés d’une raie droite sur le côté de sa tête, l’air important qu’il cherchait visiblement à se donner et l’insistance avec laquelle il scrutait les alentours, vous en concluriez sans doute qu’il attendait quelqu’un. Quoi qu’il vous contât alors, vous ne vous seriez pas trompé : mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur qui ne présageait rien de bon pour ceux qui avaient le malheur de croiser son regard ou, pire, de le bousculer. Un gamin haut comme trois pommes et laid comme un pou osa écraser son auguste pied et se fit noyer sous un flot d’insultes fleuries avant que sa mère ne capture sa main d’un geste preste et l’entraine au loin avec un mot d’excuse à peine aboyé, le soustrayant à de plus amples représailles. Daneel détestait attendre, c’était une certitude. Mince, se dit-il avec transport, je suis quelqu’un de ponctuel et d’important. Im-por-tant, décomposa le gosse avec morgue et une conviction désarmante. Ces gueux verraient ce qu’ils verraient, lorsqu’il serait à la tête de l’entreprise, ils ne riraient plus ! Se distraire de ses ennuis par des rêves aux allures despotiques, voire sincèrement apocalyptiques dans certains cas, le ravissait au plus haut point. Il avait de la poigne, un vrai homme d’affaires. Pas comme tous ces mous sentimentaux qui se prétendaient autre chose.

Il leva les yeux au ciel, jurant, pour la troisième fois depuis les cinq minutes qu’il avait passé à poireauter sur le pavé, qu’il n’en attendrait pas une de plus et que si dans les dix secondes, Lorelei n’arrivait pas, il tournerait les talons, et au revoir ; tant pis pour elle ! Elle lui avait dit qu’elle serait en ville ce jour-là, il s’en souvenait bien –sa mémoire n’avait rien de défectueux, ni sur les horaires, ni sur les lieux où la blonde avait dit passer : il était venu un peu tôt, en avance, comme toujours, c’était son bel esprit avant-gardiste qui en faisait l’enfant terrible du commerce, si peu souvent apprécié à sa juste valeur, et…

« Hep, héla le brun en décollant enfin son dos du mur, posant sa main sur l’épaule fluette d’une jeune fille aux yeux améthyste avant de maugréer : c’est parce que tu vis six fois plus longtemps que nous que tu as du mal avec l’heure ? »

Conscient de son entrée en matière peu cavalière, il secoua vaguement la tête et décida de reprendre sur une note un tantinet plus diplomatique :

« Tu as fait bon voyage ? Non, je dis ça, reprit-il, incapable d’un mot gentil sans arrière-pensée ou pique vaseuse, parce qu’on n’a pas tous la chance d’habiter au centre du monde, n’est-ce pas ? Cela dit la forêt, c’est très bien aussi. »

Il n’y avait guère que lui que sa vision archaïque des choses ne choquât pas, mais il n’en faisait pas grand cas. Comme toujours, il parlait plus que son dû, laissant tout juste à son interlocuteur le temps de placer un mot le temps de reprendre son souffle, qu’il avait court –seul désavantage à sa belle éloquence.
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Lorelei Arellys


La terrible pilleuse d'églises

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Lorelei Arellys
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« Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS] Empty
MessageSujet: Re: « Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS]   « Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS] EmptyVen 1 Fév 2013 - 9:55

Avec tout ce monde, difficile de se repérer : Lorelei avait beau s'être habituée au mouvement perpétuel de la capitale, elle n'en restait pas moins déboussolée dès qu'elle y posait le pied. Le voyage, le bruit, une certaine fatigue et une lassitude constante envers le genre humain ne l'aidaient pas à y voir plus clair ; tant de choses qu'elle détestait concentrées dans un endroit si détestable pouvaient difficilement ravir ses yeux violets. C'était même tout le contraire. A peine étaient-ils entrés en ville que le bruit lui avait percé les tympans, et les exclamations stupides de Reagan ne faisaient qu'ajouter à la confusion de ses pauvre sens malmenés. Alors quand la jolie elfe s'était retrouvée seule, après quelques promesses vite expédiées mais non moins sincères – non maman je ne ferais pas ça, non Treyton je n'irais pas ici , non Reagan je ne vais pas retrouver un satyre – il lui avait fallu une bonne minute pour réussir à se remémorer l'endroit exact où elle se trouvait. Quelle idée de faire une ville si grande... Si bruyante, si sale – et elle aurait pu continuer encore longtemps si, dans un soupir contrit, elle ne s'était pas rappelée qu'elle avait encore des choses à faire.
En principe s'y retrouver n'aurait pas dû être compliqué ; en principe, et c'était bien là tout le problème. La jolie elfe avait eut tôt fait de se faire bousculer et, de fil en aiguille, son agacement grandissant lui en avait fait oublier à la fois ses priorités et son sens de l'orientation. Ils allaient tous si vite, ici ! Elle avait beau ne pas être lente, l'empressement des humains ne cessait de lui taper sur les nerfs. Ils avaient tellement de choses à faire, tellement vite, tout le temps... Un tout autre mode de vie, supposa-t-elle en regardant autour d'elle en quête d'un élément de décors reconnaissable. Mode de vie auquel, en tant qu'elfe, elle ne comptait pas s'habituer. Ils avaient simplement recherché une terre sur laquelle se reconstruire : adopter les habitudes d'une autre race n'avait jamais été en option. Surtout si c'était une race comme celle-là.
Pour un peu, elle aurait revendiqué être raciste. Mais ses parents en avaient suffisamment souffert comme ça ; cracher sur les autres lui étant désormais interdit, elle se contentait de garder la tête droite et d'ignorer les silhouettes qui se pressaient autour d'elle, vaquant à leurs occupations sans intérêt. Ce n'était pas une tâche facile, mais elle s'y astreignait avec une belle volonté.

Elle tournait sur elle-même de droite et de gauche, plus perdue dans ses pensées qu'autre chose, quand la sensation d'une main sur son épaule la fit sursauter. La voix qui résonna à ses oreilles, heureusement, y trouva un écho familier ; et si elle ne fut pas particulièrement heureuse de l'entendre, au moins fut-elle soulagée. Elle avait bien dit à Reagan qu'elle n'avait pas de rendez-vous secrets avec un satyre : ce n'était pas le moment de lui prouver le contraire en se faisant enlever par un pervers.
S'il y avait un bon moment pour ça. Ce dont, en toute franchise, elle se permettait de douter.
Tournée vers son interlocuteur, aussi froide et impassible qu'à l'accoutumée, Lorelei décida de ne pas relever sa remarque sur l'heure. D'autant plus que, autant qu'elle en sache, ce n'était pas tout à fait faux. Leur conception du temps devait être légèrement différente. D'où l’empressement des humains, sans doute.

« Tu as fait bon voyage ? Non, je dis ça, parce qu’on n’a pas tous la chance d’habiter au centre du monde, n’est-ce pas ? Cela dit la forêt, c’est très bien aussi. »

La jeune fille ne prit même pas la peine de hausser un sourcil. Elle passa sans y penser une main sur le col de sa simple robe blanche, remit en place l'épais bandeau qui protégeait quelque peu ses oreilles du vent et, légèrement vexée malgré tout, prit le temps de tirer correctement les manches de son manteau sur ses mains nues.
Puis, là et là seulement, elle accepta de répondre. Puisqu'elle prenait six fois plus de temps que tout le monde, n'est-ce pas.

« J'ai fait bon voyage, répondit-elle avec une moue un rien pincée. Mais je n'habite pas dans la forêt. Malheureusement. »

Au fond, qu'il considère Litinna comme la forêt et Esidir comme le centre du monde ne la dérangeait pas ; c'était plutôt la connotation négative qu'elle devinait dans le mot « forêt » qui l'ennuyait. Elle qui aurait mille fois préféré vivre uniquement avec des elfes au cœur d'un joli bois ne pouvait admettre qu'on insulte la nature de cette façon. Même si, et n'importe qui le lui aurait fait remarquer, Daneel n'avait en définitive insulté personne.
Après avoir jeté un coup d’œil à ses bottes sombres, Lorelei releva son regard clair vers son vis-à-vis.

« Tu devrais manger moins, lâcha-t-elle en guise de transition purement gratuite – et peut-être aussi un peu pour se venger de sa critique sur sa ponctualité sans faille. D'ailleurs je ne me souviens pas t'avoir donné une horaire précise. »

Comme quoi, au bout du compte, ça l'avait ennuyée plus qu'elle n'aurait aimé l'admettre.

{ Ce RP est encore plus bizarre que celui de Mary, ololol je sais plus ce que j'écris }
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Daneel Evan


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MessageSujet: Re: « Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS]   « Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS] EmptyDim 10 Fév 2013 - 16:53

Il y avait quelque chose d’une lenteur calculée dans les gestes de son vis-à-vis qui tapa sur les nerfs douillets de Daneel. Avoir une tension trop faible pour répondre immédiatement était un fait ; se donner des airs importants et jeter de précieuses secondes par les fenêtres –car, par principe plus que réelle conviction, elles devenaient inestimables au moment même où elles passaient le chambranle et les carreaux ouverts– en était un bien différent. Ni l’un ni l’autre ne se justifiait à ses yeux. Mais cette attitude n’en restait pas moins condamnable –eh bien quoi ! Une boule de colère prête à claironner l’injustice qui lui était faite se coinça dans sa gorge, prête à exploser au visage de la blonde à la moindre occasion. Je sais ce que je fais, décréta un gamin plus que confiant. Je sais me maîtriser et dire ce que j’ai à dire sans déraper. C’était faux. Il n’en fit pas grand cas.
Sa tenue réarrangée, et il concéda à l’elfe qu’elle méritait en effet d’être réajustée, débraillée comme elle était, elle daigna enfin lui faire la grâce d’une réponse à laquelle il feignit de ne prêter qu’une oreille distraite. Avec sa robe claire et son manteau elle passait pour la parfaite petite paysanne ; comme d’ailleurs les deux-tiers d’Esidir selon les critères intransigeants d’Evan. Le plus surprenant était encore que quiconque satisfît ses attentes outre sa propre personne. Ce qu’il fallait à une dame, songea-t-il, railleur, c’étaient des perles, du nacre, une broche, des escarpins, une robe pas trop encombrante au tissu lourd et, par-dessus tout, onéreux. Des manches sur mesures qui couvraient juste ce qu’il fallait de peau et tombait élégamment sur les poignets.
Cela dit ils ne devaient pas avoir de si talentueux tailleurs au beau milieu de la forêt. Il pardonna presque Lorelei de son retard qui lui avait pourtant valu, quelques instants plus tôt, d’être vouée une bonne dizaine de fois aux gémonies : découvrir chaque fois la civilisation avait de quoi ravir vos yeux et surtout, ravir votre intérêt et votre perception déjà tarabiscotée du temps. Elle devait être trop loin de ses champs, de ses bosquets ridicules et de ses fraises des bois, l’explication, simpliste, était là. Un sourire sardonique étira ses lèvres : des ploucs en puissance, chaud devant !

« Tu devrais manger moins », lui asséna-t-elle iniquement en pleine figure.

Daneel baissa le regard, par un réflexe malheureux, sur sa panse, et quoiqu’il fût probablement le seul, ses parents mis à part, à ne pas y voir de problème, cela ne semblait pas le déranger outre mesure. Il fronça les sourcils, redressa la tête et bomba le torse, piqué dans son honneur –un peu– et dans son inénarrable amour-propre –beaucoup. L’idée de manger moins, faute de lui être insupportable, ne le séduisait pas du tout pour la bête raison qu’il n’y voyait aucun intérêt. On lui achetait ce qu’il voulait et encore restait-il suffisamment d’argent dans les coffres pour ne pas savoir qu’en faire. Aurait-il donc dû l’y laisser moisir ? Y prendre la poussière ? Le gaspiller pour des rustres infichus de compter jusqu’à dix ? Sincèrement ! Autant de stupidité l’accablait. Quant à sa santé, il ne s’était jamais senti aussi vivant ; quant à son physique, il ne s’était jamais trouvé laid ; quant à son poids, il le situait dans la plus saine des moyennes que Dieu ait eu la bonté de créer pour les familles aussi privilégiées que la sienne, bénies par le génie comme nulle autre. A voir les jambes osseuses de Lorelei s’agiter sous le tissus de sa robe, ses bras maigrichons s’affairer à remettre en place un bandeau autour de son visage noueux, il ne douta pas une seconde qu’il ne s’agissait que d’une jalousie insupportable quoiqu’habituelle et compréhensible face à tant d’opulence.
Le pâle incarnat, non de la honte mais de la colère, colora tout de même vaille que vaille ses joues replètes soulignées d’un double menton peu flatteur coincé dans son col. Ces remarques infondées avaient le don de lui taper sur le système –infondées, parfaitement, se répéta-t-il pour être tout à fait sûr d’en être tout à fait convaincu, jusqu’au bout de ses ongles soignés.

« D'ailleurs je ne me souviens pas t'avoir donné une horaire précise. »

Il fourra derechef ses mains dans ses poches, haussa les épaules, un sourire mauvais plaqué sur le visage :

« Ma pauvre, au cas où tu n’aurais pas encore compris le concept « d’approximation », commença-t-il d’un ton pontifiant, cela signifie que l’heure où tu arrives est censée s’approcher de l’heure approximative que tu donnes. »

Qu’il se fichât d’elle ou la prît véritablement pour une idiote incapable de savoir ce que ce mot voulait dire –après tout, elle n’était pas d’ici et leurs langues étaient suffisamment différentes pour que son apprentissage ait été, ah ! approximatif–, difficile à dire avec certitude. Il reprit :

« Je ne vois pas pourquoi je devrais manger moins, je n’ai aucun problème. Tu ne trouveras jamais de mari si tu es toujours aussi désagréable. »
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Lorelei Arellys


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MessageSujet: Re: « Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS]   « Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS] EmptyJeu 7 Mar 2013 - 9:20

Peut-être qu'elle aurait dû se taire, finalement. Peut-être, oui – mais la jeune fille était bien trop fière sur bien des aspects pour admettre que parfois mieux valait se taire. Elle avait appris à ne pas insulter tout les humains à tort et à travers, c'était déjà une bonne chose : lui demander de se montrer gentille et révérencieuse envers tout le monde en était une autre – hors de portée, cette fois-ci. Et puis ce n'était pas faux. Daneel devrait manger moins, ne serait-ce que pour sa propre santé. Elle n'aurait pas osé parler d’esthétique ; il lui semblait que, sur ce point, tout les goûts étaient représentés. Malgré tout, même elle aurait convenu avec un vague hochement de tête et une feinte conviction qu'être maigre était sûrement moins prudent que l'inverse. Un bref coup d’œil vers ses hanches étroite et ses formes absentes. Ça ne l'empêcherait pas d'avoir des enfants. Pas du tout, aucune importance, ajouta-t-elle pour clore le sujet. Et jusqu'à preuve du contraire, le jeune homme n'aurait jamais à mettre d'enfant au monde. Aucune raison donc de faire des réserves. A moins qu'il ne compte hiberner, peut-être.
L'idée lui tira un drôle de haussement de sourcil. Pourquoi fallait-il toujours qu'elle s'imagine ce genre de choses au pire moment...

« Ma pauvre, au cas où tu n’aurais pas encore compris le concept « d’approximation », cela signifie que l’heure où tu arrives est censée s’approcher de l’heure approximative que tu donnes. »

Incapable pour l'instant de détacher ses yeux de Daneel – qu'elle essayait toujours de dissocier de l'image d'un gros animal plein de fourrure prêt à se rouler en boule dans une grotte pour passer l'hiver –, Lorelei n'accorda qu'un hochement de tête plus ou moins absent à la remarque de son vis-à-vis. Approximatif, oui, approximativement... Elle connaissait le mot ; en saisissait le sens, en tout cas. Elle peinait encore à associer sa première expression à autre chose qu'une insulte sur les richesses de sa famille, mais se souvint juste à temps que c'était simplement une expression toute faite et laissa donc couler. Pas qu'être pauvre la dérange particulièrement, mais... Être jugée sur sa fortune, en revanche, oui. Venant de quelqu'un pour qui l'argent semblait tant compter, cela dit, une telle remarque n'aurait rien eu d'étonnant.
Peu importe. De toute façon, elle n'aurait pas pu venir beaucoup plus vite ou plus à l'heure, approximativement ou non. La durée du voyage pouvait varier d'une fois à l'autre ; ce n'était pas un moyen de locomotion si précis. Au moindre accroc, les minutes pouvaient vite venir s'empiler dans le sablier de sa ponctualité sans faille. Ce n'était tout de même pas de sa faute.

« Je ne vois pas pourquoi je devrais manger moins, je n’ai aucun problème. Tu ne trouveras jamais de mari si tu es toujours aussi désagréable. »

Lorelei esquissa un sourire amer. Un mari ? Comme si ça... L'intéressait. Ses doigts fins serrés devant elle, crispée jusque dans l'expression censément neutre de son visage, elle exécuta un bref haussement d'épaule nerveux pour se donner le temps de réfléchir. Mari, mari, mari. Elle se fichait bien de trouver un mari. Tout les humains étaient stupides, les elfes l'étaient aussi et aucun n'avait suffisamment de goût pour voir qu'elle était tout simplement la fille parfaite. Oubliant allègrement tout ses défauts au profit de sa réflexion égoïste, la jeune fille ne put tout à fait masquer le mépris dans sa voix quand, prétendument indifférente, elle répondit :

« Je ne suis pas désagréable. Je ne veux pas simplement pas de mari. Je n'en veux pas, insista-t-elle en fronçant les sourcils, ennuyée au possible. Ils sont tous stupides. »

Et ils n'ont aucun goût, aucun, aucun, aucun. Chassant ces pensées désagréable de son esprit avant d'en venir aux dix façons de préparer le meurtre parfait, Lorelei tapa du pied contre la rue pavée.

« Oh ! Ma mère va acheter des plantes, ajouta-t-elle avec un sourire radieux. Je vais pouvoir faire des poisons. »

Comme quoi passer de joie à conspiration en deux secondes n'était qu'une formalité pour Lorelei. Si sa mère l'avait entendue dire ça, elle aurait eu droit au regard le plus choqué qu'il lui aurait jamais été donné de voir. « C'est bien trop morbide, ma chérie ». Oui. Peut-être. Mais elle avait eu deux maris sans rencontrer de problème roux, elle. Son avis était clairement biaisé.

« Tu n'avais rien à faire, dis-moi ? A part m'attendre. »
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MessageSujet: Re: « Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS]   « Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS] EmptyDim 31 Mar 2013 - 16:36

Peut-être Daneel voyait-il la société d’un œil trop archaïque, mais il lui semblait pourtant que le principal objectif de la vie d’une femme était de se trouver un mari et, plus sûrement encore, une situation. Le tout était pour elle après cela de mener leur barque pour conserver leurs avantages, quitte à s’embarrasser d’un ou deux morpions pour faire bonne mesure. Cette simple pensée le confortait dans son idée qu’il n’y aurait rien de plus simple pour lui que de trouver une charmante fiancée prête à épouser la grande bâtisse où pendaient à chaque fenêtre de lourds rideaux de mousseline et où tapissaient chaque mur des scènes champêtres, des arabesques sombres ou des fleurs. Pour la grande blonde qui lui avait craché ces mots si aimables au visage, les faits étaient légèrement différents : quel homme sain d’esprit aurait-il voulu d’une femme exigeante, capricieuse, capable de penser ou, pis encore, oser leur tenir tête ? Eût-elle à tout le moins été riche, riche comme Crésus, rien n’eût été impossible, fût-ce pour cette petite mégère ! Mais le sourire goguenard du garçon en disait long sur son avis, plus que ne l’auraient fait sans doute de longues phrases.

Que pouvait-il faire, quand un cas désespéré ne faisait pas seulement le moindre effort. Les mains toujours plongées dans les poches de son épais manteau, qui le faisait sembler plus imposant encore, il écouta consciencieusement Lorelei débiter ses excuses à [insert nom de monnaie là], pas franchement convaincu. Tu es désagréable, songea Evan avec un aplomb sans appel, et tu le sais. Les Elfes lui avaient souvent posé problème, avec leur fierté mal placée et leur conception brouillée de la hiérarchie : on ne parlait pas à un comte comme à un laboureur, à un commercial comme à un maraîcher et, malgré le soin que chacun mettait à le leur expliquer calmement, rien ne semblait vouloir rentrer dans leurs drôles d’oreilles. Il en était un temps arrivé à croire qu’ils étaient stupides –sans qu’il ne leur eût jamais vraiment parlé, trop fainéant pour se donner cette peine. Lorelei avait eu l’air d’avoir un brin d’esprit, pourtant. Le gros lord commença à remettre sa première impression en doute, songeant qu’une femme qui ne voulait pas de mari était une femme bête comme ses pieds et finie, doublée d’une inutile tête-de-mule. Il s’apprêtait d’ailleurs à le lui faire remarquer, moitié dupe, lorsque ladite mule décida de passer du coq à l’âne :

« Oh ! Ma mère va acheter des plantes. Je vais pouvoir faire des poisons. »

Une copie malveillante du sourire pendu aux lèvres de la jeune fille vint trouver sa place sur le visage pâlichon de Daneel, qui ne s’embarrassait pas de faux-semblants. Le lien entre ces deux affirmations lui fit lever un sourcil ; peut-être avait-elle été trompée, dans le fond, ou peut-être avait-elle des problèmes avec ces hommes si « stupides ». Ce ne sont pas mes affaires, argua-t-il pour la énième fois. Pas le moins du monde. L’histoire des poisons le concernait plus directement, puisque lui-même avait sans cesse en réserve quelque pensée morbide, du genre de celles qui faisaient de lui une fréquentation si peu recommandable. Pas qu’il s’en souciât outre mesure. Ses idiots de cousins ne perdaient rien pour attendre, cet idiot de rouquin non plus. La question de la blonde fusa, et le ramena à des préoccupations plus urgentes, quoique pas si éloignées des précédentes.

« Est-ce si difficile de concevoir que j’aurais pu me déplacer par simple envie de t’entendre raconter ton édifiante journée, demanda-t-il avec un sarcasme pesant. Je suis toujours très occupé. Et si tu te souciais vraiment un tant soit peu de mon emploi du temps, tu commencerais par arriver à l’heure, pas vrai ? »

Il croisa les mains derrière son dos, prit son temps pour répondre –quel temps aurait été mieux employé à qu’à tester les nerfs de son interlocutrice ?

« Pas besoin d’être aussi pressée, ma chère, continua-t-il. A vrai dire, j’aurais besoin de ton aide pour une opération délicate. Tu comprends, je ne peux pas m’adresser à n’importe qui ; rien de bien grave, je t’assure. Tu peux me faire confiance. »

Evidemment, elle ne pouvait pas, c’était là une évidence qu’il n’aurait pu faire oublier à personne. Mais leurs intérêts coïncidaient et s’il ne faisait pas bon compter sur lui pour veiller à votre sécurité, c’était un autre son de cloche qui courait dans les rues dès qu’il s’agissait de son si cher lui-même.

« Mais si tu es si impatiente, déclara Daneel en offrant son bras à la demoiselle sans se départir de son sourire de mauvais augure, que dirais-tu que je t’explique en chemin ? Qui sait, je te serais sûrement redevable. »
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Lorelei Arellys


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MessageSujet: Re: « Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS]   « Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS] EmptyMar 9 Avr 2013 - 9:23

« Je ne veux pas de mari » était la phrase qui sortait le plus souvent d'entre les jolies lèvres de Lorelei, ces derniers temps ; tant et si bien que plus personne n'y prêtait la moindre attention. Bien sûr que si, elle se marierait et aurait des enfants – c'était une évidence d'une heureuse banalité, un événement qu'elle ne pouvait vraisemblablement pas éviter. Aussi fort puisse-t-elle protester quand on lui en parlait et peu importe la véhémence avec laquelle elle rejetait l'idée que cette décision puisse être liée à une quelconque crise passagère, elle-même en avait parfaitement conscience. Ça ne l’empêchait pas de continuer à insulter les hommes ; il fallait bien qu'elle passe sa colère quelque part. Ses fichues manies d'enfant gâté, parfois, lui jouaient des tours contre lesquels toute la bonne volonté du monde n'aurait rien pu faire. Or Lorelei était têtue et bornée. Quand elle voulait quelque chose, aucune autre ne ferait l'affaire.
Alors si on le lui volait sous son nez, ça devenait une affaire d'état. Rien de moins.
De là à dire qu'elle voulait empoisonner quelqu'un, il y avait de la marge : seulement puisqu'elle parlait avec Daneel, et non sa mère ou encore Reagan, un peu d'honnêteté à ce sujet ne pouvait pas lui causer le moindre tort. Et puis elle ne comptait pas réellement assassiner qui que ce soit – les rendre un peu malades, tout au plus, si vraiment elle était d'humeur noire. Rien de plus. En colère ou non, elle respectait le droit de chacun à couler des jours heureux. Souhaiter n'était pas un mal tant qu'elle ne mettait pas en pratique, non ? Confusément, la jeune elfe se rendit compte de tout les problèmes qu'impliquaient son raisonnement. Ne chercha pas à les résoudre pour autant.
Se cantonner à dire « j'ai raison » était tellement plus simple.

« Est-ce si difficile de concevoir que j’aurais pu me déplacer par simple envie de t’entendre raconter ton édifiante journée. » Lorelei se tut ; chantonna en silence un 'oui' plus qu'évident. « Je suis toujours très occupé. Et si tu te souciais vraiment un tant soit peu de mon emploi du temps, tu commencerais par arriver à l’heure, pas vrai ? »

Et revoilà la ponctualité ; agacée, la demoiselle leva les yeux au ciel. C'était à se demander comment quiconque pouvait le supporter – comment elle pouvait le supporter. Honnêtement, Lorelei n'avait pas encore trouvé de réponse à cette question. Sans doute parvenait-elle à composer avec son mauvais caractère comme il composait avec le sien, quoi qu'elle aurait nié être ne serait-ce que d'un dixième aussi agaçante que son vis-à-vis.
Alors qu'il prenne son temps, c'est ça ; elle s'en fichait complètement. Ça ne l'énervait pas. Ça ne l'ennuyait pas. C'était du moins ce que s'appliquait à crier son expression faussement neutre. L'exaspération, tapie sous son apparente indifférence, ne parvint qu'à en écailler la surface. Inutile de lui faire ce plaisir.

« Pas besoin d’être aussi pressée, ma chère. A vrai dire, j’aurais besoin de ton aide pour une opération délicate. Tu comprends, je ne peux pas m’adresser à n’importe qui ; rien de bien grave, je t’assure. Tu peux me faire confiance. »

Une opération délicate ? A ces mots, la curiosité autant que la méfiance de la demoiselle se retrouvèrent piquées au vif. Ces deux mots promettaient quelque chose d'intéressant ; quelque chose de probablement désagréable, aussi, ou illégal à tout le moins. Si c'était délicat, ce n'était certainement pas un service tout à fait banal. Les signaux d'alarme envoyés par son bon sens furent écoutés puis rangés dans un coin, là d'où il pourrait plus tard la narguer à grand renfort de « je t'avais prévenue » et autres répliques toutes plus irritantes les unes que les autres. Ce n'était pas comme si le suivre et l'écouter revenait à jurer sur son honneur de lui fournir son aide : si elle jugeait que l'opération en question était trop délicate pour elle, alors rien ne l'empêcherait de faire marche arrière.
Bien sûr, rien ne la forçait à quoi que ce soit. Rassurée quant-à son libre arbitre, elle chassa la méfiance et embrassa la curiosité.

« Mais si tu es si impatiente, que dirais-tu que je t’explique en chemin ? Qui sait, je te serais sûrement redevable. »

Peu désireuse de perdre du temps – puisqu'il était si précieux aux humains, n'est-ce pas – et consciente que répondre par la négative avant de faire demi-tour aurait été extrêmement contre-productif, la jeune fille haussa les épaules ; accepta son bras avec cette même douceur qu'elle appliquait toujours à chacun de ses gestes.

« Je n'ai pas besoin que tu me sois redevable, rétorqua-t-elle d'une voix atone. Et j'accepterai ou non une fois que tu m'auras expliqué, pas avant. »

Lorelei réfléchit un court instant. Le jeune homme à l'enviable opulence avait beau avoir précisé que ce n'était « rien de bien grave », le fait qu'il s'adresse à elle en particulier avait de quoi la laisser perplexe quand à la tâche à accomplir. Quoi qu'au fond, peut-être n'avait-il simplement trouvé personne d'autre à qui le demander. Cette hypothèse tenait curieusement la route, à vrai dire.

« Tant que ça n'implique pas de blesser qui que ce soit. »

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Daneel Evan


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MessageSujet: Re: « Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS]   « Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS] EmptyMar 23 Avr 2013 - 12:58

Sans douter une seconde de la réussite que ne manquerait d’être l’opération, Daneel avança. Un pli bonhomme étirait ses lèvres trop fines en ce qui aurait difficilement pu être qualifié de sourire ; il dégageait malgré lui des promesses, un peu lassantes à la longue, de vicissitudes toutes proches. Ce garçon, disait son visage, ne doute pas de ce qu’il veut et l’obtient sans faute, ce garçon réussit tout ce qu’il entreprend. C’était faux ; sa mémoire faisait admirablement le tri. Ce que son faciès rubicond taisait en revanche étaient ses intentions du moment. Si ce n’était qu’elles devaient avoir, comme à leur habitude, un mauvais fond pervers et gratuit, difficile d’en dire quoi que ce fût d’autre. L’imagination d’Evan, prolifique, atteignait des sommets en matière d’idioties, plus encore quand l’ennui la rongeait. Il fallait le chasser d’un coup de pied, il fallait se faire plaisir. Lorelei passait en ville. Les conditions étaient parfaitement réunies et l’envie d’intégrer la jeune fille à l’un de ses plans, histoire d’évaluer son potentiel en tant que précieuse alliée, le taraudait depuis un moment. Ne lui manquait plus que l’accord de la principale concernée par ce tout petit larcin de rien du tout.

Les conséquences promettaient d’être drôles, quoiqu’il eût connu de plus grands coups de génie. Sans douceur excessive –et avec la grande blonde les litotes semblaient toujours de mise– son interlocutrice accepta son bras et le brun continua d’avancer. Eh bien, songea-t-il. Cette affaire serait rondement menée ou ne serait pas.

« Je n'ai pas besoin que tu me sois redevable. »

Ben tiens, commenta-t-il en levant les yeux au ciel. Ne pas avoir besoin de la grâce d’un paysan ridicule, cela allait sans dire ; ne pas avoir besoin de la grâce d’il ne savait trop quel quidam était du reste tout aussi compréhensible. Mais la sienne ! Son pouvoir, encore bridé d’une certaine manière par sa jeunesse et son père, par l’influence ridicule de sa mère et tous les gêneurs qui arpentaient avec un sourire méphistophélique son monde en devenir, n’aurait su tarder à devenir tout à fait remarquable. Ce jour-là, jurait parfois Daneel, ils auraient bien fini de rire, tous.
D’ailleurs son amitié constituait déjà un joyau inestimable –malheureusement il n’en finissait pas de distribué du plaqué et des montagnes de toc. Alors, c’est ce qu’on verra, conclut le lord pourri-gâté.

« Et j'accepterai ou non une fois que tu m'auras expliqué, pas avant. »

Miss bon sens cherchait-elle donc à mériter son nom ? Daneel scruta le joli faciès de l’elfe en quête d’un signe d’approbation, quel qu’il fut, mais revint bredouille. Toujours aussi morose, celle-là. Il ne s’en alarma pas pour autant, conscient que ce visage fermé ne mettait pas à mal ses chances de réussite. Pas assez stupide pour utiliser le chantage en premier recours, Evan avouait une préférence marquée pour des méthodes plus subtiles. Tout se monnayait, et si l’argent constituait le principal pivot du monde il n’en était du moins pas le seul.

« Tant que ça n'implique pas de blesser qui que ce soit. »

Et la voilà qui posait du but-en-blanc ses limites –pas très limitatives comme limites, se prit-il à remarquer avec une moue de contentement. Lui, blesser quelqu’un ? Allons, enfin, était-ce donc son genre, avait-il donc l’air si impitoyable ? Les mots lui manquaient pour exprimer son immense désarroi face à tant de méchanceté ! Son sourire se chargea d’une ironie amusée et rien moins que vexée, en dépit des airs qu’il s’appliqua à lui donner. Bien sûr qu’il devait être offensé ; bien sûr. Mais Lorelei, qui venait tout juste de se déclarer empoisonneuse, n’aurait sans doute pas vu de soucis à ce qu’il fasse de même.

Et qu’importait, au fond ; car cette fois-ci il ne comptait blesser personne.

« Allons, bien sûr que non Quelle drôle d’idée, fit-il en roulant des yeux tandis que le ton de sa voix hurlait presque « pas cette fois ». Ce n’est pas non plus de tes services d’empoisonneuse dont j’ai besoin. A vrai dire… »

Il prit le temps de chercher ses mots, de les peser –c’était déjà fait depuis longtemps mais quoi de mieux qu’une hésitation, ici ou là ? Du Daneel tout craché. Il sut se connaître mieux que personne et fut même capable de ne pas trouver cela triste du tout.

« Je n’étais pas certain que quelqu’un d’autre qu’un elfe accepte. Et tu es plutôt grande, ce qui pourrait être utile, tu ne vis pas ici… Personne ne pensera à toi, je te le garantis. Tu as ma parole. »

Pour ce qu’elle vaut, manqua-t-il d’ajouter. Heureusement pour son propre crédit, d’ores et déjà plus mince qu’une feuille de papier, il se tut.

« Figure-toi que récemment quelqu’un m’a atrocement offensé, je te passe les détails. » Il ne voyait en effet pas l’intérêt de préciser que respirer le même air que lui, exister simplement constituait un crime suffisant aux yeux noisette du garçon. . « Impossible de laisser passer un affront pareil. Alors je me suis laissé dire que le meilleur moyen de venger mon honneur était encore de… Disons, lui faire un cadeau inestimable. Tu saisis ? »

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MessageSujet: Re: « Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS]   « Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS] EmptyMer 1 Mai 2013 - 4:18

« Allons, bien sûr que non. Quelle drôle d’idée. Ce n’est pas non plus de tes services d’empoisonneuse dont j’ai besoin. A vrai dire… »

Empoisonneuse ? A ces mots, Lorelei pinça les lèvres sur une moue vexée. Elle n'empoisonnait personne, ne l'avait jamais fait et ne comptait pas s'y mettre de sitôt ; pas sérieusement, du moins, se corrigea-t-elle en pestant intérieurement contre l'agitation des grandes villes. Ça n'aurait pas été correct : trop cruel, trop radical. Elle se contenterait de rendre malade ceux qui allaient trop loin, point final. En soit, c'était déjà presque trop. Ses yeux violets dévisagèrent sans gêne les silhouettes de passants qui s'attardaient près d'eux. Les humains étaient tous bien plus mauvais et hypocrites qu'elle, quoi qu'il en soit ; ils étaient détestables, tous autant qu'ils étaient. Empoisonneuse ou non, elle ne pouvait pas faire pire qu'eux.
Rassurée, la jolie blonde se détendit quelque peu.

« Je n’étais pas certain que quelqu’un d’autre qu’un elfe accepte. Et tu es plutôt grande, ce qui pourrait être utile, tu ne vis pas ici… Personne ne pensera à toi, je te le garantis. Tu as ma parole. »

Sa parole ne valait pas grand chose à ses yeux, malheureusement. Tous des menteurs. Méfiante, l'elfe se demanda en quoi sa race pouvait être un facteur déterminant pour quoi que ce soit. Parce que ça la rendait plus belle que le commun des mortels ? Plus agile ? Plus intelligente, plus grande – et sa taille, que venait-elle faire là-dedans ? De plus en plus intriguée à mesure que les mots s'infiltraient dans ses longues oreilles, elle en oublia presque de faire attention au chemin qu'ils empruntaient. Observer le visage rond de Daneel lui semblait soudain plus intéressant que fixer les pavés défilant sous ses pieds, ne serait-ce que pour tenter de déterminer si oui ou non il était sérieux. Il devait l'être.
« Personne ne pensera à toi. », hein ? Ça ne lui disait rien qui vaille. Pas qu'elle craigne de s'attirer les foudres d'inconnus dont elle méprisait la race, non – mais se créer de réels ennuis n'était pas non plus dans ses projets. Si ses parents devaient venir la chercher parce qu'elle avait enfreint la loi...
La punition serait bien pire que quelques remontrances et l'interdiction de se rendre à la capitale pendant quelques temps. Sans compter l'humiliation publique d'avoir été prise la main dans le sac.

« Figure-toi que récemment quelqu’un m’a atrocement offensé, je te passe les détails. » Elle lui en fut reconnaissant. « Impossible de laisser passer un affront pareil. Alors je me suis laissé dire que le meilleur moyen de venger mon honneur était encore de… Disons, lui faire un cadeau inestimable. Tu saisis ? »

Un vague sourire se dessina sur les lèvres de la demoiselle. Elle comprenait, aucun soucis. Il voulait jouer un sale tour à cette personne : et dans le principe, ça ne la dérangeait pas spécialement. Elle était d'humeur terne ces derniers temps, peu gênée à l'idée de causer du tort à quelqu'un qu'elle ne connaissait probablement pas. S'il s'agissait uniquement de faire un « cadeau inestimable », ça ne pouvait pas être si grave ; une mauvaise surprise pour le concerné, au pire. Tout dépendant de ce que Daneel comptait lui offrir et, plus important, du rôle qu'elle aurait à jouer là-dedans.
C'était surtout ce point qui l'intéressait, à vrai dire.

« Je saisis, répondit-elle calmement en battant des paupières. Je suis sûre que je serai capable de le faire. »

Évidemment ; un bref sifflement dédaigneux s'échappa d'entre ses lèvres. Lorelei n'était pas de celles à avoir les cheville gonflées, mais elle les pensait jolies malgré tout.

« Mais pourquoi une elfe ? Les humains sont moins... intègres, pourtant, ajouta-t-elle non sans une certaine prudence. Que veux-tu lui offrir au juste ? »
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MessageSujet: Re: « Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS]   « Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS] EmptySam 4 Mai 2013 - 2:41

La péronnelle avait la prestance affectée et la fierté d’un Phautheil au printemps, constata Daneel avec un semblant de sourire. Loin de lui l’idée de flatter pareil égo sur commande ; son objectif restait clair et d’une simplicité enfantine, simplicité dans laquelle résidait justement tout son génie. Convaincre Lorelei de l’utilité de sa démarche relevait de l’utopie. Nullement prêt à baisser les bras face à un obstacle aussi ridicule pour autant, son intellect supérieur lui avait aussitôt soufflé la merveilleuse idée qu’il mettait à cet instant déjà scrupuleusement à exécution : il suffisait de la prendre par les sentiments. Les elfes ici, les humains par-là, et qu’est-ce que tu en dis, et ceci et cela. Compter sur la bonté de la jolie blonde ou de quiconque autre ne figurait pas dans les plans. Eminemment indigne de toute forme de confiance, banni de tous les cercles de la moralité, Evan en était venu à la conclusion que son hypocrisie était juste moins présente que chez ses pairs. On ne se défaisait pas de ses habitudes en un tournemain –ce qui n’était pas plus mal, aurait-il juré avec un regard en coin vers sa complice en devenir. La guêpe n’était pas bête.

Qu’elle saisît était donc la moindre des choses. Qu’elle fût capable de remplir la tâche qui lui serait assignée en était une autre, quoique toute aussi évidente. Il fallait être deux pour mener à bien une mission de ce genre ; deux, c’était à la fois trop et amplement suffisant. Il aurait pu remercier dieu de lui avoir inspiré la candidate idéale, songea-t-il avec emphase avant de s’arrêter net : cet admirable vieux bonhomme devait être beaucoup trop occupé à distribuer des absolutions et écouter des « je vous salue » comme le dernier des curés de campagnes pour s’occuper de ses louanges futiles. Mieux valait rendre grâce à sa propre personne qui, en outre, le valait bien autant. Lorelei aussi aurait sa part du gâteau, pour peu qu’elle sût jouer des coudes et additionner deux et deux. Ce qu’elle tenta plus ou moins de faire :

« Mais pourquoi une elfe ? Les humains sont moins... intègres, pourtant, précisa-t-elle. Que veux-tu lui offrir au juste ? »

Le sourire de Daneel prit une nuance des plus entendues. Les humains, moins intègres ? Il fallait bien se débrouiller dans cette vie, et si voir là où étaient leurs intérêts était considéré comme un flagrant manque d’intégrité, il le prenait comme un radieux compliment. Les elfes s’embarrassaient de principes, grand bien leur en fît. Ça ne lui couperait guère l’envie d’en rire à gorge déployée, moins encore lorsque ses poches seraient pleines de tout ce que ce monde pouvait contenir d’espèces sonnantes et trébuchantes.

Les accusations de Lorelei paraissaient néanmoins foncièrement infondées à cet instant, et pas seulement à cause de l’air innocent de tous ces passants débiles qui leur collaient au train. Sa présence démentait ses paroles, épineux paradoxe s’il en était. Le garçon croisa ses mains sur son embonpoint, qu’il avait proéminent en dépit de sa ceinture, et répondit d’un ton affecté à sa question :

« C’est justement par excès d’intégrité de la part de mes pairs que je me suis trouvé forcé de faire appel à toi. Mais j’y viens, pas besoin de bousculer les choses. Discutons un peu, veux-tu ? Nous pourrions parler théologie, par exemple, lança-t-il plus innocent qu’un agnelet aux dents rouges. Je suis de ceux qui pensent que dieu, dans Sa grande bonté, se contente de nous fournir les moyens d’exercer notre volonté et notre vengeance au besoin. Attendre qu’Il s’en charge lui-même est profondément insensé. Et utiliser les…, disons, les outils qu’il a le plus directement mis à notre disposition paraît donc logique et pieu. »

Daneel soupira de contentement ; comprenait-elle seulement un traître mot de ce qu’il venait de lui raconter ? Moue dubitative, bonne voisine de la moquerie pure et simple.

« Enfin, malheureusement certains intégristes émettent des réserves face à ce genre de propos. Tu me suis toujours ? Donc, enchaîna-t-il sans attendre la réponse, on peut supposer qu’ils ne seraient pas d’accord pour que j’agisse ainsi. En grande majorité. Ils se mettraient martel en tête et me sermonneraient bien. »

Pause ; et c’était reparti pour un tour. Mener la conversation était de toute évidence trop restrictif pour Daneel, qui entendait la monopoliser littéralement.

« Mais ce n’est pas un dieu dans lequel tu croies. On ne pourra pas dire que tu as agi de manière irrespectueuse… »

La conclusion ?

« Une croix. Quelque chose dans ce goût-là. »
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MessageSujet: Re: « Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS]   « Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS] EmptyMar 14 Mai 2013 - 4:54

Dans les beaux yeux de l'elfe brillait une étincelle que l'on aurait pu prendre pour de l'admiration ou un intérêt prononcé pour son compagnon de marche ; ce n'était rien de plus que de la curiosité. Un besoin pressant de savoir, de secouer ce bras pour le presser de lui confier les secrets qu'il agitait devant elle – attraper sa main et le forcer à ouvrir la serrure de cette fichue boite dont elle brûlait de connaître le contenu. Lorelei savait faire preuve de mesure autant que de tact : elle ne lui demanderait pas de lui expliquer, quand bien même il eut désiré prendre tout son temps pour ce faire. La jeune fille aimait garder le contrôle sur elle-même et la situation, dans la mesure du possible. Montrer, ou même avouer qu'elle était curieuse lui aurait arraché la langue. Il n'y avait guère qu'envers son frère et ses parents qu'elle pouvait se permettre de se montrer plus puérile et capricieuse. Elle tenait curieusement à son image de poupée de glace inaccessible et indifférente.
Mieux valait être froide et distante qu’hystérique ou rousse.

« C’est justement par excès d’intégrité de la part de mes pairs que je me suis trouvé forcé de faire appel à toi. Mais j’y viens, pas besoin de bousculer les choses. Discutons un peu, veux-tu ? Nous pourrions parler théologie, par exemple. »

La direction que prenait la discussion tira un haussement de sourcil discret à la jolie blonde. Le vent jouait avec les pans de sa robe, les plaquant contre ses jambes frêles à chaque nouveau pas ; elle cligna des yeux, franchement perdue. Pourquoi parler théologie ? Il ne la connaissait certainement pas sur le bout des doigts, loin de là, mais du moins lui avait-il suffisamment parlé pour connaître son point de vue sur les coutumes et règles de vie humaines – la religion en premier. Leur Dieu l'insupportait, leurs églises la rendaient malade : elle ne supportait pas un tel manque de respect à ses propres croyances, qu'elle jugeait plus justes et infiniment plus valables. Parler théologie avec elle, si tant est qu'elle avait bien interprété ce mot, était d'une bêtise incommensurable. Elle finirait forcément par s'énerver.
Et puis ça ne lui disait définitivement pas ce qu'il avait prévu d'offrir à son « ami ». Lèvres pincées sur une moue ennuyée, tâchant malgré tout de rester neutre et silencieuse – si elle le vexait il ne lui expliquerait jamais, or elle se sentait impliquée – Lorelei fit de son mieux pour saisir ce que le jeune homme lui racontait. Il parlait beaucoup et sans considération apparente pour sa maîtrise nuancée de la langue : elle décrocha. Purement et simplement, comme l'on cesse de suivre une leçon dont on se contente d'attendre le dénouement. Le tout était de feindre une expression attentive, sans trop laisser ses yeux dériver sur la rue ou les autres passants. Elle s'y attela.
Intégristes et martel ne trouvaient aucun écho familier à ses longues oreilles : elle en vint presque à se demander si Daneel ne s'amusait pas à inventer des mots pour voir si oui ou non elle réagissait. Si c'est le cas, songea-t-elle en se mordant la langue en silence, je ne m'en rendrai même pas compte. C'était plus frustrant qu'on ne peut l'imaginer. Elle aurait préféré qu'il parle plus simplement.

« Mais ce n’est pas un dieu dans lequel tu croies. On ne pourra pas dire que tu as agi de manière irrespectueuse… »

Avec des mots accessibles, qu'on avait pu lui apprendre ou qu'elle pourrait réutiliser dans la vie de tout les jours ; intégristes, ça ne sonnait pas comme quelque chose qu'elle pourrait replacer au détour d'une conversation avec ses voisins. A moins que...

« Une croix. Quelque chose dans ce goût-là. »

Lorelei s'arrêta net.
Et si elle consentit à reprendre la marche, yeux écarquillés, ce fut uniquement pour ne pas attirer l'attention : se planter au milieu de tout et parler à haute voix de commettre des vols ou des infractions quelconques n'était pas une bonne idée, peu importe l'angle sous lequel elle regardait la chose. C'était même tout le contraire. Alors elle afficha un sourire charmant sur ses jolies lèvres, laissa filtrer un rire confus ; intérieurement, elle était aussi perplexe qu'elle se sentait perdue. Peut-être aurait-elle dû écouter ses explications théologiques, finalement. Qu'il puisse vouloir offrir une croix à quelqu'un pour se venger lui semblait d'un humour douteux.
Pas que se montrer irrespectueuse envers un Dieu dont elle n'admettait pas l'existence soit un problème, ceci dit. En effet.

« Tu veux offrir une... croix ? » Elle darda sur lui un regard plus curieux qu'offensé. « Je me demande bien en quoi ça va venger qui que ce soit. »

Ça ne la regardait peut-être pas, ceci dit. Comprendre quoi que ce soit lié de près ou de loin à leur religion risquait d'être difficile.

« Et tu veux la trouver où ? »

Prudente, elle plissa les yeux. Cette histoire sentait les embrouilles à plein nez.

« Il faut que j'aille la chercher, c'est ça ? »
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MessageSujet: Re: « Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS]   « Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS] EmptyDim 19 Mai 2013 - 22:35

Une légère tension sur son bras avant que la jolie blonde ne se décidât à se remettre en marche. Le regard rivé devant lui vers l’horizon proche et inégal découpé tantôt par les toits pentus des bâtiments, tantôt par une foule de chapeau et de rubans, Daneel souriait de contentement d’un air convenu. La pauvre petite était complètement perdue, conséquence inéluctable de la tournure pontifiante au possible de ses explications au vu de la simplicité enfantine de la conclusion à laquelle, tout naturellement, elles menaient après avoir traversé monts et vallées de glose. Elle avait malgré tout eu la présence d’esprit de ne pas rester plantée là comme la dernière des abruties, ce dont le gros lord lui fut gré ; attirer l’attention n’était pas dans ses ambitions du jour, bien au contraire. Il jouait sur une discrétion sans faille pour faire tourner en leur faveur Dame la Chance. Jusqu’ici, elle ne lui avait pas tant fait la tête qu’il s’en plaignît. Se satisfaire de ce qu’il avait et de ce qui était en son pouvoir avec une main pareille.

Lorelei était son va-tout. Il ne demandait pas à ce joker, as d’il ne savait trop bien quoi, de comprendre la subtilité de sa manœuvre. Son humeur allant s’améliorant toutefois, il acceptait de lui concéder quelques explications ici et là. Un coup d’œil en biais lui apprit qu’il n’avait une fois de plus pas eu tort. Mener les âmes simplettes par le bout du nez avait un côté valorisant qui ne manquait jamais de lui décrocher un soupir satisfait.

« Et tu veux la trouver où ? »

Haussement de sourcils, regard à la fois blasé et incrédule tant que cela était possible. Vraiment ? Allons, une addition si simple était à la portée d’un enfant de dix ans, grogna-t-il, railleur. Où trouvait-on les croix, d’après elle ? Quel rôle aurait-elle à jouer dans cette affaire ? Qu’importât l’angle sous lequel il prit les choses, Evan ne put réaliser comment elle pouvait ne pas saisir l’essentiel de son plan. Ses lignes les plus vulgaires, ses ébauches évidentes, sans qu’elle lui causât point de fuite ou perspective.
L’Elfe parvint, une poignée de secondes plus tard, à sauver les meubles avec une déclaration qui, si aussi évidente que le ciel était bleu, ne manquait pas de pertinence :

« Il faut que j'aille la chercher, c'est ça ? »

La mine plus ravie, Evan claqua mollement ses mains l’une contre l’autre tandis qu’il répondait :

« E-xa-ctement. »

A nouveau, il chercha ses mots, hésitation démentie par les détours et la fluidité des phrases qui suivirent cette maigre et douteuse réflexion :

« Un emprunt, un vol les gens s’y perdent souvent. Je sus un bon croyant, impossible de sortir quoi que ce soit moi-même de la maison de Dieu, annonça-t-il d’un ton mielleux. Et surtout, je ne suis pas assez bête pour courir me faire prendre. »

La dernière partie, dépourvue de fioritures, sentait bon l’honnêteté, tout juste gâchée par des remugles de cynisme malvenus. Il n’avait pas mauvaise réputation et parvenait, la plupart du temps, à s’esquiver d’un mauvais pas par une combine ou une autre. Là résidait sa grande spécialité et sans doute l’un des traits les plus agaçants de son caractère –il n’était dans l’ensemble pas un cadeau, force était de le reconnaître.

« Il n’y a aucun risque, tu saurais te débrouiller. Et je serais là en cas de problème. Je parie que tu as toujours détesté les roux et les églises de toute façon. C’est joindre l’utile à l’agréable. Tu devrais presque me remercier », ironisa Daneel.

L’air plus grave, il se décida à demander à la jeune fille :

« Alors, tu en es, oui ou non ? »
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MessageSujet: Re: « Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS]   « Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS] EmptyVen 7 Juin 2013 - 17:53

Au moment où elle avait posé la question, aussi concentrée que sérieuse pour ne rien comprendre de travers, ne pas mal interpréter, Lorelei avait déjà une idée très précise de la réponse que Daneel allait lui donner. Ça coulait de source, n'est-ce pas ? Il ne lui aurait sûrement pas demandé son aide avisée uniquement pour lui faire la courte échelle – sans compter qu'elle n'aurait jamais réussi à le soulever, eut-ce été une urgence. Si l'un devait aider l'autre à grimper, ça risquait d'être dans le sens inverse. Lui qui attendait, elle qui jouait les voleuses. Puisqu'elle était une elfe, puisqu'elle était agile et parfois mesquine – puisqu'elle était certainement, en somme, la seule personne qui puisse convenir pour accepter de faire quelque chose d'aussi stupide pour lui, ça ne pouvait qu'être ça. Il voulait qu'elle se débrouille pour dérober cette fichue croix.
L'entendre claquer des mains pour lui donner raison, de fait, ne la surprit pas. Un soupir mitigé brisa le sceau de ses lèvres. Ce n'était pas le genre de tache que l'on pouvait accepter sans y accorder un minimum de réflexion, sans peser le pour et le contre, les avantages et les inconvénients, les risques et les récompense. Il fallait faire preuve d'un minimum de logique, de clairvoyance. Écouter sa raison avant tout. Ne pas se laisser distraire, ne pas se laisser influencer. La jeune fille aimait à croire qu'elle était aussi parfaitement rigide qu'un chêne, que sa morale et ses croyances ne pouvaient être ébranlées par quoi que ce soit : et cela avait beau arriver, encore et encore, par petites touches de mauvaises actions ou de pensées contradictoires, elle persistait à se penser intègre et cohérente en toutes circonstances.
La voix de Daneel sifflait dans ses oreilles comme l'aurait fait un serpent. La sienne, aussi désagréable mais infiniment plus froide, lui rétorquait en silence qu'il se serait fait à prendre à coup sûr – ne serait-ce que parce que se cacher ou courir était hors de question pour lui. Simple constatation. Elle était définitivement plus agile et discrète qu'il ne le serait jamais. Passer d'un endroit à un autre sans faire le moindre bruit, s'accrocher aux branches et marcher en équilibre sur les poutres, rien de tout ça ne lui était inaccessible ; rien de tout ça ne lui faisait peur. De là à dire que contrairement à lui elle était assez bête pour se faire prendre, sûrement pas – jamais de la vie. Elle y serait allée, elle, mais sans risquer d'être attrapée. Parce qu'elle était trop maligne pour ça.
Son assurance et sa confiance en elle étaient aussi solides que ses chevilles étaient fragiles. Un jour, tout finirait par casser.

« Il n’y a aucun risque, tu saurais te débrouiller. Et je serais là en cas de problème. Je parie que tu as toujours détesté les roux et les églises de toute façon. C’est joindre l’utile à l’agréable. Tu devrais presque me remercier »

Joindre l'utile à l'agréable ? Ça, c'était lui qui le disait. Peut-être était-elle plus encline à s'énerver contre les quelques chevelures rousses croisant sa route ces temps-ci mais, quitte à leur causer du tort, elle aurait autant préféré aller couper aux ciseaux ceux d'une idiote bien précise. Ceci dit, il n'avait pas tort pour ce qui était des églises. Et puis elle n'avait rien de mieux à faire. Ça pouvait être amusant. Si on ne l'attrapait pas. Et que ça ne revenait pas la hanter ensuite. Ça pouvait même être instructif ; elle n'était jamais rentré dans un de ces bâtiments, bien sûr. Mais si...
Ce dilemme n'aurait pas dû en être un. Elle aurait dû dire non tout de suite : sa mère aurait été outrée qu'elle ne serait-ce que considère l'idée.

« Alors, tu en es, oui ou non ? »

Encore plus qu'elle finisse par l'accepter.

« D'accord. »

Comme si c'était entendu, que ce n'était qu'une affaire sans importance, elle haussa les épaules dans un mouvement indifférent. Elle pouvait le faire, ça ne poserait aucun problème, personne ne la verrait – et s'il y avait un souci, Daneel pourrait toujours couvrir ses arrières. C'était presque trop facile. Et puis elle ne faisait pas quoi que ce soit de répréhensible à proprement parler : ça ne le serait que si elle se faisait prendre.
Un bref sourire étira ses lèvres. C'était un beau défi, malgré tout, voler une croix.

« Alors comment va-t-on s'y prendre, au juste ? On ne pourra pas rentrer comme ça, j'imagine. »
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Daneel Evan


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MessageSujet: Re: « Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS]   « Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS] EmptyMar 2 Juil 2013 - 0:52

Un sourire plus que satisfait éclaira d’une lumière de mauvais augure le visage rond de Daneel : c’est dans la poche, ne put-il s’empêcher de constater. L’aval de Lorelei acquis, il considérait le plus dur de l’opération comme passé –avec succès. Le reste ne s’étalait devant ses yeux que comme une formalité d’une banalité affligeante dont les moindres détails, huilés avec soin, lui étaient plus que parfaitement connus. Tout avait été vu et revu, de A à Z, et ni plan B, ni plan C n’étaient de mise. Il avait bien dans son chapeau une ou deux idées quant à un habile repli en cas d’imprévu, quoique celles-ci fissent plus figure d’ébauches maladroites que de plans en bonne et due forme. Il s’en félicitait presque : à quoi bon s’embarrasser de canaux de sauvetage quand le navire était plus insubmersible qu’un roc ? Solide, bien campé sur ses deux jambes, lisse et dépourvu du moindre défaut. Daneel reconnaissait volontiers que rien ne se jouait sans une respectable part de risque ; néanmoins, il savait que le tout était de choisir la bonne et il se savait un don pour cela.

C’est à tout le moins ce qu’il croyait dur comme fer, à tort ou à raison. Nombre d’occasions lui avaient fermement démontré qu’il se trompait de fois, à peu de choses près, qu’il lui arrivait d’avoir raison et que ses réussites dépendaient plus d’un capital chance affolant qu’à une intelligence hors-normes. Le gamin n’était pas bête ; il voyait simplement les choses trop grand sans se reconnaître une once de démesure. Voler une croix, accuser cet idiot d’imbécile de seconde zone et sa répartie au rabais, entraîner la jolie blonde à sa suite dans ce qui eût pu être passible de sévères réprimandes en cas d’échec, rien ne le choquait tant il empestait la confiance en lui. A marcher en ville ainsi détendu, une elfe filiforme au bras pour discuter de ce qu’on devinait être tout et rien, le gros lord savait qu’on ne l’eût pas soupçonné du plus léger larcin.

Son passif étant, par un de ces miracles qu’il aimait attribuer à son seul talent, resté incognito jusqu’à ce jour. La jeune fille s’inquiéta tout naturellement de la suite des opérations et le brun ne chercha pas à ravaler un nouveau sourire. Tout était sous contrôle :

« Alors comment va-t-on s'y prendre, au juste ? On ne pourra pas rentrer comme ça, j'imagine. »

Le garçon avait tout son temps devant lui et s’humecta les lèvres, guettant du coin de l’œil la silhouette entre mille reconnaissable de l’église du coin, celle justement qu’il fréquentait avec une assiduité un peu forcée. Dès lors qu’elle se découperait à l’horizon trop proche pour se rapprocher sans précipitation, il serait temps de passer à l’action. En attendant, patience, s’invectiva-t-il, tout vient à point à qui sait attendre. Amusant, dans la bouche d’un personnage si prompt à réclamer ce qui lui revenait –et ce qui accessoirement ne lui revenait pas– aussi vite que possible.

« Pour une raison que je ne comprendrai sûrement jamais, une ou deux mauvaises langues s’imaginent que je devrais passer plus de temps à l’église. Histoire d’être touché par la Grâce ou je ne sais trop quoi, maugréa-t-il, désinvolte. Enfin, autant que je leur fasse plaisir. A cette heure-ci il ne doit pas y avoir grand-monde. »

Une ou deux ménagères éplorées, un pauvre hère en mal d’absolution, une pécheresse repentie et des pauvres occupés à faire la manche. Rien de bien grave, en somme : un auditoire moribond qui avait connu des jours meilleurs auquel il ferait don d’un sermon mémorable –ce qu’il dirait en revanche, il n’y avait pas bien pensé, écueil de taille qui échappait toujours à sa surveillance.

« Tu passes par la porte sur la droite –si elle est ouverte. Par-dessus une bonne haie et une clôture, rien d'insurmontable, non ? Sinon, tu rentres discrètement après moi et tu te fais discrète, discrètement, insista-t-il, pigé ? Pendant que tu te débrouilles pour voler cette croix, moi, j’occupe tout le monde. Tu peux me faire confiance pour capter leur attention pleine et entière, ça ne devrait pas être trop compliqué. Deux trois badauds et des prêtres avinés, sincèrement… »

Peut-être oscillait-il un peu trop franchement entre une piété douteuse et le blasphème, mais il n’en avait cure. Dieu est miséricorde, et ceci cela. Il pardonnerait à l’enfant innocent guidé sur la voie des ténèbres par d’odieuses fréquentations et l’inexpérience de la jeunesse. Et s’il ne se sentait pas l’âme charitable eh bien, tant pis, c’était à lui de voir. Ils avaient encore le temps avant de se regarder dans le blanc des yeux.
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MessageSujet: Re: « Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS]   « Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS] EmptySam 13 Juil 2013 - 2:04

D'un rapide coup d’œil autour d'elle, Lorelei vérifia que ni Reagan ni qui que ce soit ne s'amusait à la suivre. D'ordinaire, puisque ne faisant rien de répréhensible, la manie qu'avaient certaines personnes de lui tomber dessus comme par magie ne la gênait que modérément : dans ce genre de situations, en revanche, l'idée était nettement plus stressante. Daneel avait beau sembler calme et parfaitement serein, la jeune elfe était loin de partager sa vision confiante des choses. Ça pouvait très bien tourner à leur désavantage. Enfin ; au moins, aucun visage connu ne hantait la foule éparse qui se hâtait autour d'eux. C'était déjà ça. Elle s'en faisait probablement pour rien. Entrer dans une église, aller chercher une croix, en ressortir et la rapporter à son ami... C'était vraiment d'une simplicité exemplaire, non ? Pourtant, aussi supposément infaillible ce plan soit-il, elle supposait qu'il devait receler plus d'une faille. Restait à espérer que le criminel en devenir dont elle tenait le bras avait prévu tous les cas de figure.
Attentive à ses explications toujours longues et aussi complètes que devaient l'être ses repas, la tête blonde de Lorelei acquiesça. Elle comprenait difficilement la religion humaine, encore moins les termes qui y étaient liés : apprendre tout le vocabulaire nécessaire à la vie de tout les jours avait été suffisamment compliqué pour qu'elle s’embarrasse de termes superflus dont elle n'aurait jamais besoin.  Tout ce qu'elle put faire, sourcils froncés sur son habituelle expression froide et désintéressée, fut d'établir un parallèle plus ou moins correct avec ses propre pratiques religieuses. A priori, quoi qu'il en soit, Daneel devait simplement broder – le superflu, lui semblait en raffoler. Ce n'était pourtant pas si difficile, d'aller droit au but sans se perdre en détails ni prendre de gants, ou si peu. A croire qu'ils n'avaient littéralement aucun point commun.
Hormis leur haine momentanée des roux ; ce qui, au jugé, était sans doute une raison suffisante pour rapprocher deux personnes dans leurs mauvaises actions.

« Tu passes par la porte sur la droite –si elle est ouverte. Par-dessus une bonne haie et une clôture, rien d'insurmontable, non ? Sinon, tu rentres discrètement après moi et tu te fais discrète, discrètement, pigé ? »

Vexée qu'on lui répète trois fois d'être discrète, la jeune fille pinça les lèvres et tapa plus fort des talons contre le sol. Discrète, elle l'était assurément plus que la moitié des personnes de cette ville ! A ses yeux c'était, et de très loin, un de ses points forts. Son agilité et son poids plume étaient des avantages non négligeables quand il s'agissait de grimper aux arbres, se glisser derrière des meubles, escalader des poutres ou encore se cacher dans les endroits les plus difficiles d'accès. Parallèlement, sa stature rendait ses possibilité de contre-attaque assez négligeables.
Un peu moins concentrée sur ce que lui disait son compagnon de larcin, l'elfe se demanda si les religieux humains savaient se battre. Sûrement que non. Ça ne leur aurait pas été très utile, mais... De toute façon, elle n'avait qu'à se glisser par la porte de droite et piquer cette fichue croix, pas casser le bras du personnel. Des prêtres, voilà. A vie nés, ou quoi que Daneel ait pu dire en vérité.

Le plan se résumait donc pour l'heure à ce qu'elle se rende près de l'église, enjambe une haie, une clôture, passe par une porte, discrètement – surtout discrètement – et prenne une croix avant de repartir pendant que Monsieur occupait son monde pour l'empêcher d'être repérée.

Merveilleux.

« Tu as intérêt de savoir ce que tu fais, répondit-elle d'un ton détaché. C'est moi qui prend le plus de risques, dans cette affaire. Ils ne la protègent pas, leur croix ? »

Si c'était suffisamment important pour qu'il veuille la voler, c'était presque étonnant. Ceci dit, peut-être ne pensaient-ils pas que quelqu'un irait voler un objet de culte.
Elle-même aurait été très étonnée de voir quelqu'un aller mordre dans leurs offrandes, après tout.

« Tu sauras les occuper ? Ça ne va pas être un peu difficile, d'attirer l'attention de tout les personnes ? »

Le coin de ses lèvres remonta sur un sourire mutin. Allez, qu'il essaie ; au pire, s'ils se faisaient prendre, elle se mettrait à parler en elfe d'un air perdu et personne n'oserait rien lui dire. Elle avait tout à fait foi en ses talents de funambule et d'actrice.
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Daneel Evan


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MessageSujet: Re: « Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS]   « Mais Lorelei était en retard, et cela suffisait à le mettre dans une fichtrement mauvaise humeur.» [PV : LORELEI ARELLYS] EmptyDim 11 Aoû 2013 - 4:59

Tranquille, Daneel chassa d’un ample mouvement du bras les doutes de sa belle amie. Bien évidemment, il était absolument certain du succès de l’opération ; toutefois, fatigué de le lui répéter à tort et à travers d’autant de façons différentes qu’il était possible d’en inventer, il se contenta de ce geste qui taillait la part belle à l’agacement tout en conservant ce qu’il fallait de cordialité. Elle prenait des risques, certes. Certes. Lui aussi en avait son dû, ainsi allait la vie. Qu’elle s’en plaignît ou non, les choses continueraient à aller bon train. Elles n’allaient pas changer pour ses beaux yeux –sûr qu’elle ne devait pas y être habituée. Ils étaient assez jolis pour faire exécuter ses quatre volontés et damner une âme ou deux. Pas cette fois, ma pauvre, déplora-t-il sans réel regret, tu devras la jouer à la loyale, et faire ta part coûte que coûte. Elle pouvait bien ronchonner, il s’en contrefichait. Lorelei se targuait de ne pas être complètement stupide, grand bien lui en fît, ne lui restait qu’à se trouver un sauf-conduit toute seule. Inutile de préciser qu’il n’était pas dans son intérêt de le vendre en cas de pépin.

Peut-être pas si inutile que ça, dans le fond. Cette inquiétude se formulait, s’articulait dans sa bête méchanceté : sa comparse était fiable, mais l’était-elle à cent pourcents ? Le gamin tenta de se persuader qu’il n’y avait pas matière à cogiter. Que tout se passerait admirablement bien. Qu’il n‘y aurait ni imprévu ni anicroche, que leur équipe avait suffisamment de talent pour s’en dépêtrer si les risques devenaient un peu trop concrets à leur goût. Si l’elfe ne courait pas de danger, lui non plus : le calcul était aussi simple que cela. Une simplicité étonnante qui n’aurait pas dû bloquer Evan. Sa propre sécurité, faute de celle de sa complice, était un point qui le titillait plus qu’un peu. Pas qu’il fût du genre à abandonner cette gente dame aux gargouilles grimaçantes des cathédrales et aux terribles fureurs divines, son instinct de conservation prenait juste le pas sur le reste –eh, on ne va pas me reprocher un truc pareil, se défendit le lord. Il savait ce qu’il faisait. L’hésitation, momentanée et inquiétante, déserta bientôt son visage rond. La blonde lui lança un nouvel os à ronger :

« Tu sauras les occuper ? Ça ne va pas être un peu difficile, d'attirer l'attention de tout les personnes ? »

Sourire satisfait : au moins, la réponse serait claire comme l’eau d’un puits. Attirer l’attention, faire converger les regards vers sa géniale personne, quelle difficulté était-ce censé revêtir ? D’un naturel éminemment poseur, Daneel aimait être admiré et obéi. Les discours pontifiants, les dérapages contrôlés, les improvisations grandiloquentes, le pseudo-lyrisme de comptoir faisaient partie de qui au même titre que ses bras ou ses jambes. L’opération reposait sur une grande part de confiance sans laquelle ils couraient droit à l’indécision ; l’indécision les précipiterait sans plus de scrupules droit dans le mur ; le mur en question se ferait quant à lui une joie de les envoyer si pieds sous terre, ou où qu’allassent les elfes après leur mort –un grand royaume d’excès et d’imbéciles chantants avec un petit halo doré à flotter au-dessus de leur tête à cantiques, sans doute.

Bouffi de suffisance, il répondit à Lorelei :

« J’en fais mon affaire, te dis-je. Tu ne veux tout de même pas que j’en fasse la démonstration au beau milieu de la rue, railla-t-il, aux dépens de notre grande mission ? Crois-moi, j’ai entendu assez d’homélies pour savoir ce qui endort une foule et ce qui la captive. »

La silhouette de l’église se découpait, plus proche à présent, et plus imposante à chaque pas. Le poids des serments, des messes et des tonnes de vieilles pierres au regard dur n’intimidaient pas Daneel. Armand allait en prendre pour son grade, c’était certain.

« Pourquoi la protéger quand l’œil du Divin la surveille ? Aucune de nos barrières, à nous autres misérables larves éphémères, ne saurait supplanter Sa puissance. Il n’a pas besoin qu’on lui supplée. »

Son sourire amusé contrastait avec le sérieux de son regard : y croyait-il ? Evan ne se posa pas la question –il ne s’en posait jamais, ou si peu et si rhétoriques, qu’il en avait oublié jusqu’à la définition.

« C’est pour cela que tu es nécessaire à l’opération, ce ne sont guère que des fadaises pour une fille dans ton genre, tout juste bonnes à arrêter une chenille. Quant à moi… Ces murs ne m’auraient pas arrêté mais, enfin, trouver un meilleur orateur que moi… Ce serait se compliquer la vie. Quand elle peut être si simple On entre, je fais diversion, tu fauches la cible, fin de l'histoire. Prête ? »
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