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 Il est plus facile de mourir que d'aimer.

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Andreas Nerull


Plumeau humain

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Localisation  : Dans la chambre d'Alice fuhoho ♥
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Andreas Nerull
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MessageSujet: Il est plus facile de mourir que d'aimer.   Il est plus facile de mourir que d'aimer. EmptyVen 18 Juil 2014 - 4:15

Quelle belle journée.

Elle l'était au début, du moins. Le soleil brillait ; il ne faisait pas si froid, surtout dans l'enceinte du château où le jeune homme évoluait avec l'agilité d'un chat. C'était la journée parfaite pour vaquer tranquillement à ses occupations de serviteur. Enfin. Pas plus qu'une autre, vraiment, mais pas moins pour autant – or le garçon avait l'habitude de prendre les choses du bon côté, toujours, n'est-ce pas. Il était donc d'une humeur aussi brillante que le soleil levant, habillé de son uniforme parfaitement lisse, un grand sourire au visage, quand on lui demanda gentiment d'aller apporter un plateau couvert de tasses de thé dans un salon où se trouvaient vraisemblablement des personnes fort matinales ayant besoin d'un petit remontant. Il n'aurait pas été jusqu'à dire que c'était la meilleure boisson au monde, mais ça ne le regardait après tout en aucune façon ; il s'était donc acquitté de sa tâche avec la bonne humeur et la déférence qui sied à son rang, un bras dans le dos. Ce n'était pas différent de d'habitude. Tout était même scrupuleusement identique, à la virgule près. Il faisait ce qu'il avait à faire, allait là où on lui demandait d'aller, époussetait, rangeait, nettoyait, le tout sans jamais se plaindre ni faire faux bond à qui que ce soit. Parce que définitivement, Andreas Nerull n'était pas comme ça. Il n'avait jamais été une mauvaise influence ou un compagnon de ménage désagréable ; il savait se faire apprécier de ses comparses et ne se faisait jamais remarquer plus que de mesure lorsqu'il accomplissait ses tâches, soucieux de ne pas attirer plus d'attention qu'il ne le faisait déjà de par ses grands yeux aux iris bien trop marqués.
Oui, la journée était parfaite. Idéale, même : il n'aurait pu rêver mieux. Du travail, donc de l'argent à la clef. De la nourriture, donc de quoi survivre un jour de plus. De la fatigue, signe qu'il ne s'était pas ménagé. Des sourires, des petits rires dans son dos – les demoiselles, encore et toujours. Comment ne pas être heureux d'une telle vie ? Pour un humain de son âge n'ayant rien à faire de ce côté-ci de la frontière, un pauvre orphelin sans le sou, ce n'était pas ce qu'il aurait pu espérer de mieux mais guère loin pour autant.
En vérité, Andreas était d'une humeur exécrable.
Il avait l'enfer dans les yeux et le diable au bord des lèvres – prêt à souhaiter mille morts douloureuse au premier sourire trop doucereux, au moindre regard méprisant. Il n'avait pas que ça à faire. Ne voulait pas avoir que ça à faire. Ses pensées étaient troubles, ces derniers temps. Il ne savait plus exactement où il en était ; se sentait vulnérable, peut-être pour une des premières fois de sa vie. C'était énervant. Il n'avait pas la moindre idée de comment gérer son cœur. Son cerveau, docile, lui obéissait sans poser le moindre problème – et vraiment, il aurait aimé que le premier prenne exemple sur le second. Ce n'était pas trop demander. Il s'était juré de faire comme ci, de faire comme ça, et au final ses châteaux de cartes s'étaient écroulés avant même qu'il ait eu le temps de correctement les consolider. Ça ne marchait pas. C'était impossible. Ça ne fonctionnerait jamais.
Ça lui apprendrait à être si compliqué.

Il y avait de quoi sérieusement se détester.

Posté près d'une fenêtre, le jeune homme revit son plan plus en détail. Le soleil commençait doucement à se parer d'orange sur la ligne d'horizon ; normalement, mademoiselle passerait par là. Ce n'était même pas « normalement », d'ailleurs – il savait que telle fille passerait par là et que telle fille, justement, serait chargée d'aller à tel endroit avec son petit plumeau et son balais. Or c'était là qu'il voulait se rendre, précisément. Aussi veilla-t-il à être parfait quand, étouffant un bâillement, il étira ses bras au-dessus de sa tête. Oh, tu as encore du travail ? Laisse, je vais faire. Mais non, ça ne t'attirera pas d'ennuis. Va te reposer, tu l'as bien mérité. A demain.
Simple comme bonjour.
Muni de son attirail de ménage, le jeune homme passa sans le moindre mal les gardes surveillant les couloirs menant aux appartements de personnes visiblement dignes d'être protégées. Ce n'était pas comme s'ils ne le connaissaient pas ; et puis quoi qu'il arrive, s'il voulait tuer quelqu'un, ce n'était ni le moment ni l'endroit. Il le savait, et ils savaient qu'il savait.
La porte poussée puis refermée dans son dos, il posa le balais contre un mur ; laissa le reste par terre et, constatant que pour l'instant il n'y avait personne d'autre que lui dans la pièce, étira de nouveau ses bras au-dessus de sa tête. Bien. Bien ; il n'avait plus qu'à attendre qu'elle revienne pour l'accueillir – habillé, de préférence, s'il ne tenait pas à se faire tuer sur place. Il l'en pensait capable. D'ailleurs c'était probablement le cas. N'enlevant donc rien d'autre que sa veste, Andreas profita de ce bref moment de solitude pour faire ce qu'aucun serviteur au monde n'aurait osé faire en d'autres circonstances.
A savoir, se laisser tomber sur le lit de la jeune fille.
Jambes pliées, dos contre les draps parfaitement propres, il attrapa un des oreillers et le colla sur sa tête pour inspirer profondément. Ça sentait le propre. Rien de particulier.

Son cœur jouait aux tambours dans sa poitrine. Il se sentait bête. Presque.

Ahhhh. Faites qu'elle se dépêche.


Dernière édition par Andreas Nerull le Mar 23 Sep 2014 - 16:27, édité 1 fois
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Alice Maurisawa


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MessageSujet: Re: Il est plus facile de mourir que d'aimer.   Il est plus facile de mourir que d'aimer. EmptyDim 24 Aoû 2014 - 2:34



Dès les premiers signes de faiblesse du soleil, Alice avait refermé le lourd livre qu’elle étudiait depuis déjà plusieurs longues heures ; ou du moins, tentait d’étudier.

Rien n’avait changé, pas vraiment, pas dramatiquement. Elle se levait, se lavait, mangeait, travaillait et parlait comme toujours, comme jamais – seulement, depuis quelque temps, l’esprit n’y était plus. Par moment, elle n’était plus bonne qu’à regarder le temps passer, et ce soir en était un, de ces moments. Extrêmement contraignant, extrêmement ennuyeux, tout ce manque d’attention empiétait sur son travail et…
Elle traça du doigt des vagues formes sur la couverture de cuir. Les journées étaient toutes plus ennuyantes les unes que les autres – et c’est ainsi, de cette manière, qu’elle se rendait compte que quelque chose avait changé, rien qu’un peu, peut-être. Alice s’ennuyait, ressentait le besoin de faire autre chose que de plonger le nez dans un livre et en assimiler les propos. C’était aussi perturbant qu’étranger de ne plus trouver entière satisfaction dans le savoir écrit et les balades n’y faisaient rien. Elle avait lentement appris à ménager ses efforts ; il ne lui servait à rien de rester trois heures face à un manuscrit si rien ne rentrait, ce qui n’empêchait pas ce fait d’être affreusement handicapant.

De plus en plus, des envies se bousculaient et elle, pauvre d’elle, se devait de les gérer. Elle connaissait le mécanisme, connaissait la science de la chose, toutefois apprenait progressivement à ses dépens que ça n’avait rien de simple. Et c’était ça, la clé, le pourquoi elle ne se catastrophait pas de la situation – elle apprenait, assimilait de nouveaux concepts, du mieux qu’elle le pouvait. Malheureusement, ça ne rendait pas l’expérience plus agréable ou moins effrayante.
On lui enlevait la marche sous le pied et lui disait « débrouille-toi ma grande » avec un petit sourire mesquin – mais c’était ça, c’était la vie.

La jeune femme se leva, glissa le livre sous son bras, décida qu’elle en avait eu assez pour l’instant, de plus son petit coin tranquille commençait à s’emplir. Un pause ne pourrait pas lui faire de mal, se disait-elle. Elle s’occupa l’esprit avec les affaires du royaume tout en traversant les couloirs, faute d’autre chose, essayant d’empêcher son regard de suivre les éclats bleutés, de la distraire plus que nécessaire. Ça aussi, c’était bien plus dur qu’elle ne l’aurait cru. Elle se traîna, elle et sa longue robe turquoise, jusqu’à sa chambre, là où elle aspirait à un peu de tranquillité qui lui remettrait les idées bien en place, éreintée par les mal-fonctions de son cerveau.

Mais bien sûr, ça ne fonctionnait pas comme ça, dans la vie, oh que non.

A peine la porte s’était-elle entrouverte qu’elle l’avait ressenti – sa tranquillité qui lui filait entre ses doigts sans demander son reste aussi rapidement que son cœur avait bondi dans sa poitrine. Il y avait quelqu’un sur son lit, et si d’habitude cette situation aurait impliqué une violente envie d’empaler cette dite personne, Alice ne put, dans un premier temps, que rester planter sur le palier telle une parfaite plante verte. Il était là, l’éclat bleu et le pire dans tout cela était sans doute qu’il n’avait pas vraiment l’air en dehors de sa place – insupportable. Alice déglutit, rangea une mèche pâle derrière son oreille, se glissant dans ses appartements telle une voleuse, ce qui était parfaitement ridicule, elle en était au moins consciente, mais tout lui semblait plus ou moins ridicule ces derniers temps.

Elle referma la porte, prit une longue inspiration, intima à son cœur d’arrêter de crier.

« Eh bien, faite comme chez vous. »


Un sourcil haussé, le livre fermement serré contre son côté, c’était là tout ce qu’elle avait trouvé à dire à sa violation de domicile – quoi qu’à en croire le balais sur son mur, ça n’était pas exactement le cas. Le garçon aurait juste l’air d’un servant qui ne connaissait pas sa place aux yeux de beaucoup. Pour elle il signifiait une nouvelle avalanche. Mais, hey, elle l’avait voulu, elle n’avait personne d’autre à blâmer, n’est-ce pas ? Elle était une grande fille, c’était un peu trop tard pour rejeter la faute sur les autres.

Au mieux, elle pouvait la partager.

Alice pivota sur ses talons, s’en allant à pas feutrés déposer son ouvrage emprunté sur le bureau parfaitement ordonné, comme sa vie avait pu l’être. Elle le posa de travers, sans se soucier du détail, parce que l’ordre était à présent le cadet de ses soucis. Elle hésita, puis finalement pivota à nouveau pour faire face au lit, préférant s’appuyer sur le bureau plutôt que de s’avancer, bras croisés sur la poitrine, tissus froissé par les mains qui serrent trop sur ses bras.

Et maintenant ?

S’il était là, ça n’était pas pour lui emprunter son lit – probablement pas.

Alors on attend; elle n'était plus à cela près.
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MessageSujet: Re: Il est plus facile de mourir que d'aimer.   Il est plus facile de mourir que d'aimer. EmptyMar 23 Sep 2014 - 16:57

Il était là, ce foutu point de côté ; cette épine dans les côtes qui ne le laisserait plus jamais en paix. Il pouvait la sentir à chaque inspiration, lui lacérant les muscles et les os plus violemment qu'une dague coincée entre son cœur et son estomac. Ça faisait mal. Il ne savait pas gérer ça.
Le serviteur était habitué à rester indemne quelle que soit la situation, jouant d'astuces toutes plus complexes les unes que les autres pour ne pas avoir à ressentir la moindre chose, qu'elle soit positive ou négative. C'était parfois embêtant, souvent préférable. Il ne tenait pas à être impliqué. Ça ne le regardait pas. Son masque si parfait n'avait besoin d'aucun auditoire particulier pour se lancer dans ses jeux et ses prouesses ; il ne nécessitait à tout le moins qu'une présence peu ou prou attentive, qu'un peu de chaire et d'yeux capables de le voir – pour peu qu'ils soient nécessaires, bien entendu. Il avait tout fait, tout pour s'éloigner de quiconque pouvait provoquer le moindre tressautement du moindre fichu muscle dans sa foutue poitrine. Il avait quitté ses sœurs, son oncle, sa patrie. Il n'avait plus rien. Il n'était plus personne. Il avait enfin ce qu'il voulait, non ? Un vide familier à embrasser avec tendresse entre ses bras, une foule à tromper et blesser en veux-tu en voilà. Il était dans son élément. Tout allait bien. Le monde était à ses pieds. Au moindre faux mouvement il tomberait mais her, ce jour-là n'était pas prêt d'arriver. Il avait tout prévu. Tout était bien aligné, les pions à leur place, l'échiquier posé là où il fallait, face aux personnes qu'il fallait, sous l'éclairage qu'il fallait.

Alors pourquoi, pourquoi avait-il fallu qu'il –

Tap, tap, tap.

Les bruits de pas dans le couloir jouxtant la chambre tranchaient nettement avec le silence ambiant ; et celui qui suivit, précédant à coup sûr l'ouverture de la porte, lui arracha un battement de cœur quasiment affolé. Il savait pourtant reconnaître avec plus ou moins de certitude les pas d'une jeune femme de ceux d'un soldat, et n'avait donc que peu d'inquiétudes quant-à l'identité de la personne qui allait ouvrir la porte. Pas que ça change grand chose. Il se fichait tellement de tout et tout le monde, lui y compris, qu'il n'aurait probablement pas pensé grand chose de son propre renvoi – si ce n'était un bref et concis « oups ». Il avait le monde entier pour jouer et sa propre personne en guise de marionnette. Difficile de se lasser, dans un tel contexte.
L'oreiller revint prudemment se poser au-dessus de sa tête, pas à sa place mais du moins plus sur son visage ; yeux clos, il attendit tranquillement que la demoiselle se décide à ouvrir – ce qu'elle fit instamment – puis, ce qui mit vraisemblablement un peu plus de temps, à sortir de l'entrée pour avancer dans la pièce. Il n'était pas certain de ce qu'elle pouvait penser de sa présence mais au moins, songeait-il avec une exactitude certaine, elle avait dû être ne serait-ce qu'un petit peu surprise. Il aurait pu la prévenir en lui faisant passer un mot discret ; quitte à ce que quelqu'un d'autre dans son entourage soit au courant, ça n'aurait pas été cher payé. Seulement voilà, Monsieur aimait faire les choses différemment, avec une certaine forme de panache, et la prévenir de sa venue ne lui aurait rien apporté du tout. Au moins, là, il était sûr qu'elle n'allait pas faire demi-tour pour le fuir. Ç’aurait été admettre sa défaite et il songeait – espérait – qu'elle n'aurait pas fait une chose pareille. L'éviter volontairement en sachant dans quelle pièce il serait, en revanche, c'était autre chose. Il préférait en pas y penser.

Mais oui, il allait faire comme chez lui, aucun problème. C'était si gentiment demandé.

Paupières ouvertes, Andreas jeta un regard en coin à la demoiselle. Il la vit poser quelque chose sur son bureau avant d'enfin avoir le droit – que disait-il, l'immense privilège – de se retrouver face à son si joli visage. Bien. Elle avait l'air d'attendre quelque chose. Comme... Un geste de sa part, ou une parole quelconque. Ce qui n'aurait pas été idiot, remarquez – il aurait au moins dû expliquer sa présence ici. C'était le minimum de la politesse. Quelque chose comme ça.
Commençons par le commencement, alors.

« Bonsoir ! » D'un geste ne manquant pas de souplesse, le garçon redressa le dos puis les jambes, époussetant son uniforme en passant. « Je suis venu faire le ménage. Enfin, quelque chose comme ça. A la base. »

Son sourire aurait fait fondre n'importe qui n'étant pas la plante frigide qui lui faisait face – donc il n'aurait pas parié sur ses chances de la dérider rien qu'avec ça. Bras le long du corps, il les plia avec le savoir-faire de tout serviteur se respectant pour faire mine de balayer dans le vide. Et avec le vide, tant qu'à faire.

« Mais puisqu'on m'a dit de faire comme chez moi. » Nouveau sourire ; un vrai, cette fois. « Donc vous étiez en train de m'expliquer à quel point je vous avais terriblement manqué, c'est bien ça ? Je vous ai entendu par la pensée et voyez, me voilà. Tel un Prince sur son blanc destrier. »

Ou un serviteur sur son balais. Mais qu'importe, n'est-ce pas ?
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Alice Maurisawa


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MessageSujet: Re: Il est plus facile de mourir que d'aimer.   Il est plus facile de mourir que d'aimer. EmptySam 18 Oct 2014 - 4:50

Il aurait pu prévenir. 
 

Alice n’est pas exactement une adepte des surprises dans un contexte autre que celui d’une bataille sanglante où il faut surprendre l’ennemi pour l’emporter et l’annihiler; or, il ne lui semble guère que le but du servant est de l’annihiler, à moins qu’elle ait très, très mal évalué la situation en général, ce qui était, bien entendu, tout bonnement impossible. Tout de même, elle n’avait pas tout à fait l’impression d’être en pleine guerre, quoi qu’un peu. Elle hésitait encore à envoyer balader le premier livre qui lui tombe sous la main au beau visage d’Andreas par pure impulsion. Peut-être que cela calmerait son coeur, un livre dans le nez du garçon. De plus, elle s’avouait légèrement irritée par son manque d’attention ces jours-ci et trouvait cela parfaitement convenable de lui faire partager un peu de sa propre souffrance sous forme d’assault physique.


C’était en grande partie de sa faute, de toute manière; qu’il prenne ses responsabilités. 


Elle ne le fit pas, surtout parce que ça lui briserait le coeur de d’amocher un précieux livre pour cela - et certainement pas parce que ce serait une tragédie de ruiner un tel visage.


« Bonsoir ! »

Le garçon se décide finalement à quitter son lit (ce qui n’aurait pas du la soulager à ce point), daignant se lever pour lui faire finalement face. Exactement comme elle s’en souvient, de la tête au pied, toujours ce si désagréable sourire qui lui fait regretter de ne pas l’avoir étouffer avec un oreiller. Les palpitations sont au moins aussi ennuyantes, mais elles, elles ne peut les arrêter de son plein gré, ne peut les étouffer.


Pas que cela aurait été une véritable possibilité sur Andreas, vraiment. Alice ne pense pas que la violence et les massacres sont la solution à tous les problèmes - surtout ceux de coeur.

« Je suis venu faire le ménage. Enfin, quelque chose comme ça. A la base. »


Elle le jauge, le regardant faire l’idiot, haussant même un sourcil pour témoigner de sa totale perplexité. Comme s’il était vraiment venu pour faire le ménage. Elle ressentait une vague irritation quant à cette justification sans réellement pouvoir mettre le doigt sur ce qui la dérangeait.


Ah oui. Le côté excuse, penchant mensonger, reflet de son sourire. Alice cligne lentement des yeux, incapable de certifier ce qu’elle aurait voulu entendre à la place; incapable de se l’avouer parce que c’est ridicule, tout bonnement ri-di-cu-le. 


« Mais puisqu'on m'a dit de faire comme chez moi. »

Elle en aurait rouler des yeux si son regard ne s’était pas arrêter sur son sourire. Elle serre les dents à la place. Ouch. 


« Donc vous étiez en train de m'expliquer à quel point je vous avais terriblement manqué, c'est bien ça ? Je vous ai entendu par la pensée et voyez, me voilà. Tel un Prince sur son blanc destrier. »

Et elle roule des yeux, refusant d’admettre que sa rengaine l’amusait, potentiellement. Elle supposait que l’irresistible envie d’étirer les lèvres en grotesque imitation d’Andreas revenait à dire qu’elle trouvait cela presque amusant. La jeune femme détourne le regard une fraction de seconde, s’efforçant de chasser son sourire avec le plus grand sérieux du monde. Trop tôt, trop tôt. 


Alice laisse ses bras retomber le long de son corp, ses mains s’agripper au bureau derrière-elle, s’appuyant un peu plus sur celui-ci afin de croiser les jambes en face d’elle. Si l’on ignorait la large distance entre-eux, ainsi appuyée sur le meuble, la situation lui rappelait celle de leur rencontre, sauf, bien entendu, que l’endroit est bel et bien différent; et c’est pour cela qu’elle trouvait, en réalité, qu’il n’y avait probablement pas assez de distance entre eux. Certainement pas trop. Jamais trop. 


Et peut-être bien qu’il lui a manqué; elle ne se laisse pas atteindre pour autant, parfaitement calme et posée (en apparence). 


« Admirable », fit-elle, blanche d’émotions, regard rivé sur le visage du servant.« J’apprécie l’intention, bien que j'ignorais un tel lien de télépathie entre-nous.»


Elle bascule légèrement la tête sur le côté, cesse d’interdire son expression. A quoi bon? Cela fait bien longtemps qu’elle a laissé tomber le masque avec lui - à cause de lui. Que cela soit dans la bibliothèque ou ici, rien ne change. Nerull reste Nerull; Alice reste Alice. Les sentiments restent les mêmes. 


« Et ne vous ai-je donc point manqué? »


A l’en croire, elle était la seule sous les gravats; et elle n’y croyait pas un seul instant. 

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MessageSujet: Re: Il est plus facile de mourir que d'aimer.   Il est plus facile de mourir que d'aimer. EmptyMar 11 Nov 2014 - 17:43

Voir Alice rouler des yeux fut loin de décourager Andreas qui, de toute façon, resterait persuadé de ce qu'il disait quoi qu'il arrive. Certes, il ne ressemblait pas exactement à un Prince habillé ainsi et le fier destrier était resté à l'écurie, mais que de détails ! Il se fichait bien de savoir si elle comptait le prendre au sérieux ou si elle avait appris le second degré ; se moquait éperdument de ce qu'elle pouvait penser de lui en cet instant. Égoïste, le jeune homme n'avait qu'une seule chose en tête : la revoir, lui parler. Elle avait hanté ses pensées sans qu'il le veuille, l'avait interpellé à des endroits où elle n'était même pas ; son fantôme se promenait parfois devant ses yeux et vraiment, c'en devenait insupportable. Pour régler ça, il n'y avait pas trente-six mille solutions. Il devait la revoir. Lui parler. La serrer contre lui, peut-être même – mais pas tout de suite, pas comme ça, patience. Il devait aller où il fallait et faire les choses dans l'ordre, ne rien brusquer, ne pas la pousser dans ses retranchements trop tôt s'il voulait pouvoir espérer l'en voir sortir le plus tôt possible. Il ne voulait pas être le seul à en souffrir. C'était trop injuste. Alors il se doutait bien qu'elle ne lui tomberait pas dans les bras en lui pleurant qu'il lui avait atrocement manqué, mais si ne serait-ce qu'une infime parcelle de son visage pouvait trahir ce sentiment, alors...
Alors il irait mieux, tout simplement.
Parce qu'il avait besoin de cette réciprocité toute bête où ses lèvres ne rencontraient pas un mur fait du plus pur des diamant.
Le mouvement de ses bras, de ses jambes, et mon Dieu – il aurait pu jurer n'avoir besoin que de ça pour la seconde suivante se damner de ne pas avoir le droit à plus.

Elle le rendait complètement fou.

« Admirable. J’apprécie l’intention, bien que j'ignorais un tel lien de télépathie entre-nous.»



Le garçon sourit de toutes ses dents. Lui-même ignorait ce lien jusqu'alors ; remarquez, il n'était toujours pas certain qu'il existe. C'était principalement lui qui se persuadait de savoir ce qu'elle pensait et ce dont elle avait besoin, tout ça pour satisfaire son ego. Il ne voulait pas avoir tort. S'il ne lui avait pas manqué, alors quoi ? Il n'avait rien, pas la plus petite idée de comment faire, de quoi dire dans ce cas de figure-là. Que faire face à une femme qui reste de marbre quand vous fondez littéralement en mare de cire brûlante ? Il avait besoin de savoir, d'être sûr, de l'entendre admettre que oui, il lui avait manqué et que oui, il lui manquerait toujours s'il s'en allait trop longtemps. Il voulait que ce soit lui, juste lui – qu'elle se fiche des autres mais soit hantée par son visage, quel que soit l'endroit et la situation.
Il se moquait complètement que ça l'ennuie, qu'elle n'aime pas ça. Il voulait gagner.
Avait besoin de se rassurer.

« Et ne vous ai-je donc point manqué? »


A cette question, son sourire se résorba pour se faire joueur, empli de malice. Il pouvait répondre oui tout comme il pouvait affirmer le contraire d'un air parfaitement désintéressé et convaincant ; pouvait jouer celui qui n'est là que pour l'aider elle, et non pour satisfaire sa propre envie de la revoir. Il pouvait le faire. Ç’aurait peut-être été plus simple, au fond, de la jouer comme ça.
Mais que voulez-vous. Andreas Nerull avait toujours aimé faire compliqué.

« Bien sûr, que vous m'avez manqué. J'ai pensé à vous nuits et jours, au travail, durant mon temps libre et même lorsque je dormais. »

Il lâcha tout cela sans se démonter, parfaitement sérieux, toujours souriant. Son but n'était pas de mentir pour mieux l'avoir, cette fois. La vérité était parfois bien plus déroutante pour quelqu'un comme Alice ; lorsqu'on ne peut se persuader que l'autre ment, on est obligé de le croire. Qu'elle le regarde dans les yeux, allez ; qu'elle le fixe à s'en faire mal, il n'avait rien à cacher.
Elle avait marché durant son sommeil et jusque dans ses songes, il pouvait en jurer.

« J'espère avoir parcouru vos rêves également, dit-il en faisant une moue ennuyée. Je suppose d'ailleurs qu'une telle fidélité de ma part vaut bien un baiser. »

A cela, il rit doucement. Il n'était qu'à moitié sérieux ; comme souvent.
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Alice Maurisawa


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MessageSujet: Re: Il est plus facile de mourir que d'aimer.   Il est plus facile de mourir que d'aimer. EmptyDim 16 Nov 2014 - 23:54


Alice se demandait si, par hasard, elle ne s’était pas endormie sur ses livres et serait tout simplement en train de rêver, un rêve particulièrement réaliste et agréable. L’avoir là, face à elle, dans sa chambre, s’en était presque trop beau pour que cela soit vrai. Avait-il eu toujours un visage aussi agréable ou est-ce que son esprit lui jouait des tours? Elle l’avait tant imaginé, tant attendu, qu’elle peinait à croire en la réalité du moment. Mais lorsqu’elle serre un peu trop fort ses doigts sur le bois de son bureau, la sensation et la légère douleur n’est que trop réelle.
Celui-ci n’est pas une illusion, il est là, de chaire et d’os et si, et seulement si, il lui en prenait l’envie, si elle en avait eu la détermination, elle aurait pu glisser une main sur sa joue.

Au lieu de cela, elle serre à nouveau les doigts sur le bureau. 

« Bien sûr, que vous m'avez manqué. J'ai pensé à vous nuits et jours, au travail, durant mon temps libre et même lorsque je dormais. »

Oh.

La pression sur ses épaules se relâche, les questions s’échappent, les doigts lâchent prise. Elle lui a manqué. Il avait vraiment, véritablement, pensé à elle.
Alice n’en est même pas embarrassée, elle n’y pense même pas un seul instant; peut-être que plus tard, face à son plafond, l’infime rougissement ferait son entrée, mais là, là, en ce moment même, le regard plongé dans celui d’Andreas, elle est juste abasourdie.

C’est la première fois. Pour la toute première, elle avait manqué à quelqu’un.

La sensation est étrange, le sentiment agréable et doux comme un drap de soie. Alice se sent presque en paix; presque parce que son coeur insiste à tambouriner dans sa poitrine. Qui l’eut cru que ça faisait autant de bien de se sentir désirée? De savoir que sa présence n’est pas un fardeau mais au contraire, un plaisir innommable?
Elle n’a même pas l’esprit de considérer plus d’une seconde l’hypothèse d’un mensonge, pas même le coeur. Ils ont décidé d’arrêter ça, de jouer carte sur table, non? Alors elle le croit, presque aveuglement.

« J'espère avoir parcouru vos rêves également. Je suppose d'ailleurs qu'une telle fidélité de ma part vaut bien un baiser. »

La jeune femme déglutit, difficilement, tandis que lui rit, comme si tout était si simple. L’aisance du garçon lui faisait presque peur; les mots sortaient comme s’ils n’avaient pas tant d’importance, comme si ça n’était qu’une énième blague. Elle n’arrive pas à savoir, n’arrive pas à se décider, à poser un jugement. Elle allait devoir s’y habituer, à marcher sur ce fin fil du doute. Est-ce que c’est bien, est-ce que c’est mal, est-ce que c’est vrai?
Alice s’était aventurée sur le terrain en toute connaissance de causes, après tout.

Ses doigts tambourinent sur le bureau, son regard descendant inconsciemment jusqu’aux lèvres du servant; lèvres qu’elle avait déjà embrassés.Et honnêtement, ça n’est pas tout à fait l’envie de récidiver qui lui manque, pourtant ses jambes ne bougent pas et son regard retourne dans celui pétillant d’Andreas. Mais trop de temps a passé, l’eau à couler sous les ponts, elle peine à se souvenir de ce que ça faisait.

Est-ce trop tôt ou manque-t-elle juste de courage?

Elle prend une inspiration, parfaitement immobile à l’image d’une stoïque poupée de porcelaine. Ils étaient si différents qu’elle se demandait comment ils pourraient bien, dans la logique des choses, faire fonctionner cette relation. Pourtant les sentiments sont de la partie, la logique en soit damné, cela va fonctionner, elle le jure.

« Et bien, et bien, vous voilà bien impatient. Malheureusement pour vous, je ne considèrerait pas cette fidélité comme exploit; il serait bien triste qu’elle en soit un. »

Et elle tourne, elle tourne au fond du puis. Elle tourne parce que c’est tellement plus simple que de grimper, parce que ça ne fait rien avancer.
A nouveau, Alice déglutit. Ses mains quittent le bureau, ses bras se croisent sur sa poitrine, tels un bouclier, l’ultime défense face à un ennemi méconnu. Et les mots restent bloqués sur le bout de la langue; elle persévère.

Il le faut, pour que ça fonctionne.

« Vous…, » commence t-elle avant de perdre à nouveau les mots. Elle prend une autre grande inspiration, ferme les yeux un instant, histoire de recomposer sa phrase, mais surtout de calmer son coeur qui semble bien déterminer à la rendre sourde.

« Vous m’avez manqué, également. »

Alice rouvre lentement les yeux, les doigts crispés sur ses bras pour ne pas les amener à son visage, pour ne pas fuir.

Ils vont faire en sorte que ça fonctionne.
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Andreas Nerull


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MessageSujet: Re: Il est plus facile de mourir que d'aimer.   Il est plus facile de mourir que d'aimer. EmptyMar 9 Déc 2014 - 19:52

Le jeune homme, un rien nerveux, souriait pourtant à pleines dents. Il n'était pas de ceux qui parlent en l'air et pour autant, le prendre au mot aurait été d'une gravité innommable : menteur un jour, menteur toujours. Il continuerait probablement de déformer la réalité, de se jouer des autres et de tirer sur les fils de ses marionnettes jusqu'à ce que pour lui la musique ne cesse sur une note un peu tremblante ; alors, enfin, il se tairait et de sa bouche ne sortiraient plus ni mensonges, ni regrets. Mais avant ce jour – qu'il espérait lointain, quand il ne souhaitait pas sa propre mort avec une vigueur inquiétante – en existeraient bien d'autres où ses vieilles manies reviendraient le hanter comme l'on attend la pluie les soirs d'automne. Ce n'était pas très juste pour Alice de devoir composer avec un tel manipulateur, quelqu'un d'aussi détestable et franchement désagréable ; lui-même ne se serait pas vu faire une telle chose, eut-il été à sa place. Et il concevait bien qu'elle ne devait pas en voir encore tous les enjeux, tous les défauts dont sa peau était criblée comme autant de tâches de naissance défigurant son âme déjà bien noircie ; seulement il n'avait ni la force, ni le courage de se mettre entièrement à nu devant une personne qui l'avait déjà, en un sens, mis à genoux. Colonne ployée sous le poids de ses sentiments, il peinait à lever la tête pour la regarder en face.
« Je ne vous mérite pas », et cela tournait encore et encore et encore dans sa tête jusqu'à l'insomnie, la maladie. C'était difficile à vivre. Alors oui, elle lui avait manqué ; et oui, il avait besoin de la serrer contre lui, de la sentir réelle et non réticente à rester là, près de lui, sans bouger d'un pas. C'était tout ce dont il avait besoin pour l'instant. La voir, la toucher, la comprendre. Il n'en demandait pas plus ; qu'elle le refuse ou le repousse ne l'aurait pas tant blessé que ne plus la voir. Ils étaient à présents liés l'un à l'autre par un fil court et tendu – pour le meilleur comme pour le pire. S'il avait dû la tuer pour ne pas la perdre, songea-t-il confusément, oh mon Dieu ; il en aurait été capable. Parfaitement capable.

C'était effrayant. Il se terrifiait, littéralement.

« Et bien, et bien, vous voilà bien impatient. Malheureusement pour vous, je ne considérerai pas cette fidélité comme exploit ; il serait bien triste qu’elle en soit un. »

Ahhhh. Il laissa filer un rire avant de faire la moue, mimant la tristesse sans chercher à cacher qu'il ne ressentait rien de tout cela. Elle n'avait pas tort, certes ; ça ne l'empêcha pas de pleurer son baiser perdu et apparemment non mérité. Avait-on réellement besoin d'une raison pour se laisser aller à ce genre de gestes affectueux ? Il aurait eu tendance à dire que non, mais... Ce n'était pas une raison pour brusquer la demoiselle. Il la savait distante et ne comptait pas la changer du jour au lendemain, voire jamais si possible – après tout, il l'aimait comme ça.
Ses tâtonnements, les sursauts dans sa voix ; sa façon de serrer ses bras contre elle, comme si elle avait froid.

Tout ça, il y tenait plus qu'à lui-même. Et si ça n'avait rien d'un exploit en soi...

« J'y compte bien ! »

Il l'énonça sans malice aucune, un sourire franc aux lèvres. Il savait bien que ce n'était pas facile pour elle et ne comptait pas l'ennuyer plus que nécessaire avec ça. Du moins pas pour l'heure ; l'amusement pourrait reprendre le pas sur l'inquiétude dans quelques temps.

« Je peux au moins vous serrer contre moi ? Oui ? Non ? »

Yeux clos, il inspira ; les rouvrit et sourit de plus belle.
Dans son royaume d'aveugles, c'était lui le roi borgne. Personne ne lui enlèverait de la tête que la plupart des personnes n'en valaient pas la peine – lui y compris. Son estime de soi frôlait le ridicule et pourtant, il ne mettait pas les autres bien plus hauts. A part quelques exceptions. De rares, très rares exceptions.
Alice la première.
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MessageSujet: Re: Il est plus facile de mourir que d'aimer.   Il est plus facile de mourir que d'aimer. EmptyLun 26 Jan 2015 - 1:42

Ca faisait mal, ça la prenait à la gorge, ça lui serrait la mâchoire, ça la déchirait, ça la tuait et pourtant, par tous les dieux dans ce monde, ça faisait un bien fou d’éprouver ces sentiments, d’éprouver quelque chose d’aussi fort que ça lui en gâchait presque la vie.

Elle qui pensait encore il n’y a pas si longtemps qu’elle comblerait le vide en lisant des livres, en apprenant, qu’elle n’avait pas besoin de futiles distractions, elle qui rejetait en masse l’affection des autres auparavant se sentait à présent bien ridicule d’avoir pu y croire. Blessée, trainée dans la boue, enfermée, étouffée, elle avait eu toutes les raisons du monde de croire en l’idiotie des relations humaines et pourtant… Pourtant elle se sentait stupide. Stupide d’avoir jeté l’éponge comme cela, stupide de s’être laissée écrasée, stupide d’avoir fait exactement ce qu’il avait voulu.

Mais plus maintenant, plus jamais, elle ne le laisserait plus faire. Ce sera lent, ce sera difficile, ce sera éprouvant, et elle avait peur, terriblement peur, tellement peur, mais elle aimait penser qu’elle n’était pas une lâche.

Alice était déterminée, et que ce soit aujourd’hui ou demain, elle mènerait à bien cette expédition; elle n’avait pas pour habitude d’abandonner.

Et si, et si par hasard, ça ne fonctionnait pas, et si il la blessait à nouveau, elle se promettait de ne jamais revenir en arrière, de ne plus se laisser faire, abattre, malmenée. Autant qu’elle l’aurait aimé, elle le blesserait en retour. Sans regrets.

Pour l’instant, il n’en semblait pas être question; bien que plus à l’aise, bien plus à l’aise qu’elle, certains signes ne trompaient pas, et dans ses paroles, il n’y avait pas de mensonges. Il ne mentait pas lorsqu’il disait qu’elle lui avait manqué - ses yeux ne mentaient pas, pas pour l’instant. Elle espérait qu’ils ne mentiraient jamais, pas à elle.

La jeune fille mâcha ses sombres pensées pour n’en laisser plus qu’un goût acre dans le fond de sa gorge. Elle aurait sourit en retour au garçon si elle n’avait pas autant l’impression d’être figée dans de la pierre tant elle était nerveuse. Alice n’avait jamais fait ça, elle n’avait jamais été dans une relation, elle n’avait jamais eu de sentiments de cette ampleur pour quelqu’un. Elle ne savait pas, elle n’arrivait pas à trouver ce qui était bon à faire, ce qui ne l’était pas.

Sourire devait être une bonne chose, certainement. Sûrement. Ca semblait si facile, s’en était rageant.

« Je peux au moins vous serrer contre moi ? Oui ? Non ? »

Si elle l’avait pu, elle se serait encore plus crispée à l’entente de ces mots. Ah. Contacts. Ils lui avaient semblé tellement plus simple dans la bibliothèque. Au fond, ça n’était pas grand chose. Au fond, elle le voulait tellement, le serrer dans ses bras, écouter son coeur battre, réchauffer son coeur froid contre lui. Tellement que ça la rendait malade.

Tellement que ça lui faisait peur.

Mais Alice, petite Alice, intelligente Alice, Alice n’était pas une lâche. Elle se le répéterait jusqu’à ce qu’elle y croit, jusqu’à ce qu’elle soit vraiment brave, assez brave pour prendre des initiatives.

Elle se décolla lentement du bureau, fit un pas en avant, hésitant, chancelant, minuscule, mais un pas tout de même. Il allait finir par croire qu’elle le trouvait repoussant si elle ne faisait pas quelque chose. Il allait se détester, il allait la détester. Inspiration, expiration.

« Oui, vous pouvez. »

Il ne pouvait pas la détester, pas maintenant, pas si tôt.

Alice laissa retomber ses bras de chaque côté de son corps, si fin, si fragile à côté de celui d’Andreas. Enveloppée dans ses bras, elle y serait cachée du monde. Elle y serait bien.

Dans ce nouveau monde, elle y sera bien.
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Andreas Nerull


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MessageSujet: Re: Il est plus facile de mourir que d'aimer.   Il est plus facile de mourir que d'aimer. EmptyDim 1 Fév 2015 - 3:51

Andreas ne retenait pas son souffle, non ; il n'attendait, en réalité, pas grand chose de sa propre question. Au fond, quelle importance ? Qu'elle lui dise oui, qu'elle lui dise non... Elle serait bien obligée de faire ce petit pas en avant un jour ou l'autre. Rester enfermée dans sa tour d'ivoire était bien joli mais il le savait, lui, que personne ne pouvait vivre ainsi éternellement. Si ça n'avait pas été lui, ç'aurait été quelqu'un d'autre : quelqu'un qui ne l'aurait pas aimée, quelqu'un qui l'aurait utilisée, quelqu'un qui aurait voulu l'épouser, quelqu'un qui, quelqu'un qui... L'aurait fait chavirer, tout simplement. A se cacher ainsi derrière son travail, Alice n'en devenait que plus sensible encore à tout ce qui réussissait à se frayer un chemin jusqu'à son cœur de glace.
Quelqu'un ayant été exposé aux émotions et aux relations de tout ordre dès très jeune avait eu le temps de développer un système de défense, une vraie carapace. La jeune fille, en comparaison, était pire qu'un petit animal abandonné sous la pluie battante. Du moins était-ce ainsi qu'il voyait les choses.
Et s'il avait voulu lui faire du mal ? S'il lui avait menti ? L'aurait-elle cru, l'aurait-elle senti ?
Il aurait tant aimé effacer ces possibilités, la rassurer, lui promettre qu'il n'y aurait que lui et qu'il ne lui ferait pas de mal, jamais, promis – qu'elle n'avait plus à se défendre, que tout irait bien. Il voulait qu'elle sente à quel point ressentir pouvait être un bienfait ; qu'elle se laisse aller, qu'elle le croit, qu'elle lui fasse confiance. Il voulait qu'elle se laisse tomber contre lui sans crainte de tomber. Qu'elle l'embrasse les yeux fermés. Il ne voulait pas de non-dits, pas de faux-semblants. Il la voulait elle et rien qu'elle, sans ses artifices et ses bras levés comme pour l'empêcher d'approcher. Il la voulait comme elle était en ce moment ; belle et quelque peu vulnérable, capable de dire non mais cédant pourtant. Alors, de son côté, il ferait la même chose. Parce que c'était ça, aimer ; se mettre à nu, accepter que l'autre nous voit pour ce qu'on est vraiment. Même si ça faisait mal, que c'était désagréable, qu'il aurait préféré mille fois s'enfuir.
Il avait peur, lui aussi.
Rien que le temps ne sache guérir.

Espérons le.

En quelques pas assurés, il eut rejoint la jeune fille ; et s'il avait dû avancer plus qu'elle, il lui sembla pourtant qu'ils avaient parcouru la même distance. Doucement, sans gestes brusques, il l'enveloppa de ses bras pour mieux la serrer contre lui. Joue appuyée contre ses longs cheveux verts, il inspira doucement ; s'imprégna de son odeur, de la sensation de son corps contre le sien. Le serviteur avait toujours eu besoin de ressentir les choses avec son corps pour être certain de leur existence – incapable de se fier totalement à son esprit qui, il en était sûr, ne rendait pas ce qu'il expérimentait avec l'exactitude nécessaire. Un bras autour de ses épaules, l'autre autour de sa taille, il était bien.
Si ça n'avait tenu qu'à lui, il serait resté comme ça pour toujours.
Ou presque. Ça n'aurait pas été très pratique non plus.

« Vous savez, commença-t-il sans la lâcher, je crois que je peux prendre un peu de retard sur mon emploi du temps. Vous n'êtes pas d'accord ? »

Rire bref. Comme mû par un léger spasme, il resserra légèrement son étreinte avant de la défaire, glissant ses mains le long de ses bras pour mieux les laisser retomber contre son corps. Le but du jeu n'était pas de la laisser se plier à ses envies ; il voulait que certaines choses viennent d'elle et, si possible, qu'il n'ait pas à les deviner pour qu'elles soient nommées.

« Je ne vous ai même pas demandé comment s'est passé votre journée ! Je manque à tous mes devoirs. »

Disant cela, il se mit à jouer du bout des doigts avec la bordure de sa robe, près de son épaule.
Tact et délicatesse.
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MessageSujet: Re: Il est plus facile de mourir que d'aimer.   Il est plus facile de mourir que d'aimer. EmptyDim 1 Fév 2015 - 21:50

Un, deux, trois pas, et Alice retenait déjà son souffle; ou plutôt, il lui avait été retiré. Il était là, juste en face d’elle, si proche qu’elle pouvait sentir son odeur, sentir sa chaleur se mêler à la sienne. Il lui aurait fallut lever la tête pour voir son visage, et pendant un moment, elle y avait penser, toutefois quelque chose lui protestait, lui disait que cela gâcherait quelque chose. 

Quatre pas et ses bras l’enveloppaient à présent, fermes mais délicats autour d’elle et sa petite silhouette. Il semblait encore plus grand, plus large qu’elle ainsi. Alice se sentait plus petite que jamais, pourtant pas vulnérable, pas mal, pas paniquée. Elle l’avait senti avant, l’avait redouté; mais elle se sentait bien, juste bien, ainsi blottie contre sa poitrine. Il y avait quelque chose de rassurant, quelque chose d’attrayant.

Elle aimait cela. Elle aimait son odeur, elle aimait sa chaleur, elle aimait ses bras autour d’elle, elle aimait écouter son coeur battre, elle aimait sa façon de faire, cette manière qu’il avait de l’enlacer comme si elle était la plus précieuse personne dans sa vie. 

Alice l’avait enlacé avant, cependant les circonstances étaient à peine comparables. C’avait été presque une obligation; il avait été un pilier, mais d’une manière complètement différente. C’était volontaire, ça n’était pas une question de pratique ou de soulagé la douleur, et elle n’avait pas à prétendre qu’elle n’appréciait pas.

Elle ferma un instant les yeux, menant une bataille silencieuse contre elle-même alors qu’elle hésitait à le serrer contre elle également. Ses mains ne se levaient pas et elle avait le coeur lourd sans même savoir pourquoi. Elle était figée, incapable de trouver une réaction convenable. Ah, fine stratège qu’elle faisait. Elle pouvait diriger une armée, mener une guerre et aider le trône dans ses decisions, mais dès qu’un garçon lui faisait les yeux doux, elle était désarmée. C’était tout de même un comble!

Fantastique. Elle espérait que cela ne sortirait jamais de ses murs, qu’Andreas la penserait timide - et au fond, elle l’était -, inexpérimentée - ce qu’elle était aussi - et pas complètement incapable de gérer ses émotions ou coordonner ses mouvements. Qu’est-ce qu’il penserait d’elle, hein? Elle préférait que cela reste entre elle et elle-même.

« Vous savez, je crois que je peux prendre un peu de retard sur mon emploi du temps. Vous n'êtes pas d'accord ? »

L’ombre d’un sourire se dessina sur ses lèvres avant de se perdre dès l’instant même qu’elle sentit le garçon s’éloigner d’elle. Les bras qui s’étaient resserrés quittèrent leur place et la joue plaquée sur sa poitrine se sentit soudain bien froide.

Oh. Oh non. Pas déjà.

Elle manqua de faire un pas en avant, faillit passer ses fins bras autour de sa taille, protester, grimacer, froncer les sourcils. Faillit.

Alice releva simplement la tête, visage légèrement rougie par la proximité, et pourtant l’expression plate, comme figée dans la pierre, incompréhensible et mystérieuse. Peu importe, les émotions n’avaient jamais été son fort après tout, n’est-ce pas? Maintenant, la question résidait dans ce qui était actuellement son fort, socialement parlant.

Parler? Elle n’était pas très bonne à ça non plus.

Les actions? Ca se discutait, mais pour l’instant, sa performance était pire que médiocre.

« Je ne vous ai même pas demandé comment s'est passé votre journée ! Je manque à tous mes devoirs. »

La jeune femme cligna rapidement des yeux, toujours parfaitement immobile, d’apparence complètement calme, comme si elle avait fait tout cela toute sa vie, l’intérieure se menant une bataille chaotique à la stratégie douteuse. Quelle honte.

Alice jeta un rapide coup d’oeil à la main qui jouait tranquillement avec sa robe, subtile. Elle aurait voulu avoir son aisance, sa facilité à parler et agir tandis qu’elle était aussi droite et impeccablement rigide qu’une statue. Elle se mit à jouer avec les coutures de sa robe, prêt de la taille, regard rivé sur le visage d’Andreas.

« Oh, vous savez. Longue, comme toujours ces temps ci, fit-elle, désinvolte. Et particulièrement peu productive. »

Comme toujours ces temps ci. Comme depuis qu’elle voyait son visage partout sur ses pages. Normal.

Elle cessa de jouer avec sa robe, comme frappée d’une illumination. Elle pouvait faire de ses actions sont fort, ça ne pouvait pas être si compliqué que cela, vraiment. Innocemment, d’un geste qu’elle tentait de rendre détaché, elle chercha à taton à saisir son autre main, chose qui fut plus compliqué de prévu. Elle du, avant de faire une énorme idiotie, jeter un coup d’oeil rapide pour localiser sa main et, enfin, lacer maladroitement ses doigts avec les siens, se rendant à peine compte durant tout le temps de son opération de combien elle était tendue.

« Et vous? »

Alice devait vraiment faire quelque chose contre cette expression neutre.
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MessageSujet: Re: Il est plus facile de mourir que d'aimer.   Il est plus facile de mourir que d'aimer. EmptySam 2 Mai 2015 - 3:58

Longue et peu productive ; quelle misère. Et lui qui s'attendait à ce qu'elle lui explique de long en large les milles-et-uns mystères de son statut, lui contant avec force détails sa proximité avec des personnes extrêmement importantes, les livres sans queue ni tête qu'elle se devait de déchiffrer pour le bien du pays, les cartes qu'elle étudiait avec le plus grand des sérieux en quête de solutions plus appropriées... Certes, Andreas savait parfaitement – ou du moins imaginait rationnellement –  que les hauts gradés ne passaient pas leurs journées à faire des choses excitantes, changeant la vie de tout un chacun dans l'ombre relative de leurs salles de réunions. Pour autant, aussi doué soit-il pour se figurer à peu près correctement ce que d'autres romançaient avec passion, il restait un simple serviteur sans prétention, élevé dans un village quelconque où aller à l'école n'avait aucune utilité sinon celle de rêver au lieu de gagner de l'argent. La vie des hauts placés l'intéressait. L'intriguait. Le rendait curieux, presque jaloux.
Le jeune homme pensait également sans en être tout à fait sûr qu'il aurait pu écouter n'importe quel discours d'Alice sans réussir à se lasser du son de sa voix. Il ne promettait pas d'écouter jusqu'au bout mais l'aurait du moins entendue avec l'attention soutenue de celui qui veut saisir la moindre différence d'intonation ; il avait eu trop de mal à la faire parler pour vouloir l'en empêcher à présent. A priori, la demoiselle n'était pas bavarde. Pas du genre à s'étaler sur les sujets sans importance, quoi qu'elle réussissait peut-être à s'épancher plus volontiers dans le cadre de son travail. De fait, si parler n'était pas quelque chose d'inné chez elle, si ce n'était pas un comportement franchement habituel, si elle ne le faisait pas spontanément –

C'était un peu le privilégier que d'élever la voix en sa présence. Pour lui, c'était important.

De son côté, s'il voulait offrir une réciproque valable, il allait donc falloir qu'il apprenne à se taire. En théorie, ça semblait facile : fermer la bouche, ne pas la rouvrir avant d'avoir quelque chose d'important à dire. Basique. Tout le monde en était capable. Même lui.
Seulement...
Les doigts qui frôlèrent les siens pour mieux s'y entrelacer rendirent un peu de vie à son sourire en papier mâché. C'était tellement, tellement frustrant. De se sentir faible ou démuni, de ne pas réussir à aller où bon lui semblait – de se prendre les portes dans la figure, quand elles n'étaient pas tout simplement fermées à clef. Il aurait tant aimé être parfait. Trouver les mots justes sans avoir besoin de tricher, lire dans ses yeux vides sans devoir tout inventer. Elle faisait des efforts, il le voyait bien ; elle sortait de sa zone de confort en priant pour ne pas tomber là où lui fixait le vide en s'inventant mille raisons de ne pas plonger.

Son estime de lui frôlait vraiment le plancher. Il en faisait, des efforts.

Restait à espérer qu'elle les voit. Il fallait qu'elle les voit.

« Eh bieeeen... » L'air songeur, il cessa un instant de jouer avec les broderies. « Longues, comme toujours depuis... Toujours. Mais extrêmement productive, vous en serez heureuse. J'ai nettoyé, épousseté, servi, apporté, enlacé, embrassé... »

Un sourire joueur, aussi sincère que possible, vint étirer ses traits lorsqu'il se pencha pour donner ne serait-ce qu'une once de vérité à sa dernière affirmation. LUI ROULA LA PELLE DU SIÈCLE.
D'ordinaire, son seul loisir en dehors du travail était de mentir et créer des ennuis sans se faire prendre – entre autres activités plus ou moins avouables qu'il ne comptait, donc, pas mentionner. Ces derniers temps, songer à Alice l'avait occupé plus qu'il ne l'aurait aimé ; ce n'était que justice qu'elle lui rende ses minutes volées, non ?

La main qui jusque là effleurait le tissu près de l'épaule de la jeune femme serra son bras sans s'en rendre compte.

Reste, reste, reste.


Si Andreas avait bu, ce RP serait néanmoins tout à fait probable (oui parce que là il a encore une once de respect envers Alice et dooonc ne l'allongerait pas avant d'avoir obtenu une sorte de vague consentement avant, mind you) :
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MessageSujet: Re: Il est plus facile de mourir que d'aimer.   Il est plus facile de mourir que d'aimer. EmptyLun 25 Mai 2015 - 17:29

Elle se sentait comme la pire des cruches. Toute sa vie, elle avait trouvé les actions de certaines personnes presque ridicules et la voilà qui agissait de la même manière. Souffle court, mains moites, le coeur qui tambourinait dans sa poitrine, la timidité, l’angoisse… On l’aurait dit malade. Le simple fait de l’avoir si prêt d’elle, de le toucher, de lui tenir la main, la mettait hors d’elle et la rendait heureuse - ou presque. C’était trop précaire, trop hésitant, trop stressant encore pour la rendre vraiment heureuse. Et de toute façon, qu’est-ce qu’il y connaissait, du bonheur? Ca avait l’air bien sympathique, de loin.
Ca viendrait, sûrement, plus vite qu’elle ne pouvait l’imaginer, comme l’affection lui était venue en quelques heures. Elle était tombée si vite auparavant, la suite viendrait bien, bien assez vite également, elle en était persuadée sans pour autant en avoir la conviction. Et si rien ne changeait? Si elle continuait à être dans cette état aussi bien prêt que loin de lui? Elle ne préférait pas y penser. Cela serait aussi pénalisant pour son travail que destructeur pour elle-même. Mais ça ne dure jamais, n’est-ce pas, l’amour? On en meurt ou l’on s’en lasse.

Enfin, au moins, elle avait cessé de sursauter à chaque fois qu’il la touchait, bien qu’elle travaillait encore à détendre son corps ou ne pas se préoccuper de ce que ses mains pouvaient bien trafiquer avec sa robe. Ca non plus, ça ne fera pas long feu, pas avec lui. Il y aurait toujours de l’appréhension, toujours un frisson, mais elle s’y ferait, ça n’était qu’une question de temps. Et puis, Andreas offrait de très bonnes distractions sous la forme de ses yeux, de son visage ou bien encore de ses paroles. Le garçon était, en effet, une telle usine à paroles qu’elle doutait qu’ils soient jamais à court de sujets de conversation. Pas que cela l’inquiétait vraiment.

« Longues, comme toujours depuis... Toujours. Mais extrêmement productive, vous en serez heureuse. J'ai nettoyé, épousseté, servi, apporté, enlacé, embrassé... »

L’espace d’un instant, elle fut perplexe. Embrassé? Elle ne se souvenait pas de ça. Elle fronça sensiblement les sourcils et…
Elle aurait du s’y attendre, vraiment. Quelle horrible stratège elle faisait.

Alice se raidit, yeux grands ouverts, aussi immobile qu’une statue de pierre. Elle laissa ainsi le garçon poser ses lèvres sur les siennes sans avoir la présence d’esprit de répondre ou d’ou moins fermer les yeux. Là, maintenant, elle se sentait franchement idiote - véritable exploit. Elle continua de fixer Andreas bien après même qu’il se soit redressé, bouche bée, presque plus impressionnée que choquée par l’action du garçon. Ca aussi, elle pensait bien pouvoir s’y faire.
Elle se renfrogna, prenant vaguement note de la main qui tenait à présent son bras au milieu de son propre embarras.

« Vous. Je. »

Elle se donnait un point pour avoir essayé, s’en enlevait cinq pour avoir si horriblement échoué. La jeune fille laissa s’échapper un long et bruyant soupir, serrant un peu plus fort la main du garçon dans la sienne. Elle devait être rouge. Elle préféra, plutôt que d’affronter son regard, poser sa tête contre son torse, le temps de reprendre ses esprits ébranlés. C’était idiot. Ca n’était même pas la première fois, juste… la première fois que ça avait l’air réel, concret? Elle ne savait même pas elle-même. Idiote.

« Je suis ravie que votre journée ait été si productive, » finit-elle par dire, sa voix un peu plus aigüe qu’elle ne l’était d’habitude.

Au moins, un de deux aura fait vraiment quelque chose de sa journée, à part regarder des livres à longueur de journée et rester bouche bée comme un carpe hors de l’eau.
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Andreas Nerull


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MessageSujet: Re: Il est plus facile de mourir que d'aimer.   Il est plus facile de mourir que d'aimer. EmptySam 27 Juin 2015 - 1:58

Andreas avait beau être habitué à prendre sans compter, voire à arracher aux autres ce qu'il désirait obtenir d'eux, cela ne signifiait pas pour autant qu'il n'avait rien à donner. Qu'Alice ne réponde pas toujours à ses marques d'affection ne le gênait pas réellement ; trop heureux de ne pas être repoussé comme un malpropre, il ne comptait pas s'en offusquer de sitôt. Honnêtement, sans aller jusqu'à dire que ça aurait pu durer éternellement, il pensait pouvoir le supporter jusqu'à ce  qu'elle soit capable de réciproquer. Le laisser faire était déjà une forme d'acceptation en soi : si elle ne disait pas toujours oui et ne prenait que peu d'initiatives, elle ne disait pas non pour autant. Ce n'était pas rien.
Les relations de tout ordre étaient régies par les compromis, après tout. Il ne voulait ni la forcer ni la brusquer et encore moins l'effrayer ; impossible cependant de savoir à quel point il pouvait la pousser dans ses retranchements avant qu'elle ne déclare purement et simplement forfait – si tant est qu'elle en soit capable, bien sûr. Être perspicace et observateur ne lui conférait nullement le don de lire dans les esprits, de tout savoir de l'autre. Il ne connaissait jamais la réponse exacte avant d'avoir posé la question. La marge de risque était souvent faible, oui. Presque ridicule. Anecdotique.

Ça ne l'empêchait pas d'exister.

Doigts serrés sur le bras de la demoiselle, il se prit à la haïr.

Comme ce serait plus simple si je savais lire dans l'avenir.

Le soupir d'Alice, oh combien discret et délicat, lui tira un sourire satisfait. Il n'était pas excessivement fier de l'avoir mise mal à l'aise, évidemment ; cela dit, il assumait parfaitement son geste et ne le regrettait en aucun cas. Tant qu'elle ne le lui interdirait pas clairement, difficile sinon impossible de se sentir en tort. Il existait mille et une façons de faire savoir à quelqu'un que son attitude ne nous plaisait pas et, par expérience, raffermir sa prise sur sa main n'était pas le meilleur « je n'aime pas ça ; va-t-en » auquel une personne même troublée puisse penser. Le langage corporel valait autant que les mots, sinon plus. Difficile de faire plus  spontané ; plus honnête.
Alors à moins que ses gestes ne soient contrôlés, surveillés, fabriqués de toutes pièces –
Oh, tais-toi.  Tais-toi, tais-toi.
Yeux baissés sur les jolis cheveux de l'Esprit, Andreas fit de son mieux pour oublier le possible et mieux se concentrer sur le probable. Tout va bien ; ça va. Elle était là, elle ne bougeait pas. Coincé derrière son sourire si parfait, il ravala ses inquiétudes sans trop savoir qu'en faire. Ça allait lui brûler l'estomac. Incapable de mettre des mots sur ses craintes, il ne pouvait ni les combattre ni les repousser. Juste faire avec. Les oublier. Peindre de la joie et de l'assurance par-dessus le dégoût et l'insécurité, comme il l'avait toujours fait.

Cette fois, il craignait que ça ne suffise pas.

L'étreinte de sa main, devenue un rien trop ferme pour être confortable, se défit totalement. Ses doigts glissèrent alors de son épaule jusqu'à sa nuque ; machinalement, il les fit glisser sur ses cheveux.  C'était fou, tout de même, ce que les gens arrivaient à en faire pourvu qu'ils soient un peu longs. Ça ne devait pas être pratique à coiffer tous les matins, mais...
C'était séduisant, malgré tout.

« Moi aussi. Parce que, dans le cas contraire, je risquerais tout de même de me faire remercier, répondit-il en longeant la tresse du bout des doigts. Ce serait très ennuyeux pour moi. Alors que vous, hmmm... »

S'ils avaient été libres, peut-être aurait-elle pu s'y perdre. Et pour dormir, les tressait-elle ? En se réveillant, parfois, décidait-elle de les attacher elle-même ?
Andreas ne savait pas grand chose d'elle, ou en tout cas pas assez. Il ne savait pas non plus ce qu'il était censé faire ou pas, ni comment lui faire apprécier le temps qu'ils pourraient passer ensemble ; ce n'était pas comme s'il avait eu le temps d'avoir trois femmes et autant de fiancées, et ces choses-là ne semblaient pas lui venir naturellement.
Alors il parlait. Sans trop savoir où il allait.

En sachant parfaitement...

« Eh bien, je suppose que vous êtes un tout petit peu plus difficile à remplacer, donc on ne vous reprochera sans doute pas trop durement une journée de gâchée. Et puis, d'ailleurs, il n'est pas trop tard pour en faire quelque chose ! Il ne fait pas encore nuit. »

Sachant qu'il ne pouvait pas rester là éternellement, chaque seconde lui était précieuse. Sa présence ici n'aurait malheureusement pas fait sauter de joie la plupart des personnes de ce château et il ne tenait pas à attirer une attention trop soutenue sur sa personne. Vraiment, vraiment pas.
Quand on aime une fleur, on ne la déracine pas.
Quelque chose comme ça.

« S'il y a quelque chose que je puisse faire pour rendre votre journée un tant soit peu agréable, je suis à votre entière disposition, mademoiselle. »

Son ton faussement cérémonieux le fit sourire tout seul.
La sienne, finalement, il ne la trouvait pas si mal.
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Alice Maurisawa


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MessageSujet: Re: Il est plus facile de mourir que d'aimer.   Il est plus facile de mourir que d'aimer. EmptyMar 28 Juil 2015 - 17:28


Ca n’avait rien d’un secret qu’Alice Maurisawa n’était pas une adepte des contacts physiques, voir même des contacts humains en général, qu’ils soient physiques ou oraux. Plus qu’elle ne les détestait, cela venait probablement plus d’un manque d’habitude, un manque culturel. Si elle y avait été exposée toute sa vie, peut-être que cela ne l’aurait pas autant dérangée à présent. Si elle y avait été exposée toute sa vie, sûrement, elle n'aurait pas été ainsi à présent.
Parfois, l'idée lui effleurait l’esprit; elle se demandait ce qu’elle serait devenue, faisait des hypothèses quant à son avenir alternatif. C’était idiot, bien sûr, car improbable et futile, toutefois elle ne pouvait s'en empêcher, d’autant plus qu’elle se sentait plus que perturbée par les événements de ces dernières semaines. Son monde froid de faits et d’analyses s’étaient réchauffé si soudainement que l’adaptation lui posait bien des problèmes. Elle n'aurait trop su dire si le changement lui était agréable ou destructeur; peu importait, puisqu’il était là.

Le changement venait sous la forme d'un servant aux cheveux bleus et, certainement, elle aurait pu le faire partir, le faire renvoyer, disparaître du tableau; pourtant, elle faisait le contraire et s’y accrochait comme si sa vie en dépendait malgré le fait qu'il ne faisait que la rendre plus difficile. Il devait vraiment y avoir quelque chose qui clochait chez elle, comme dans bon nombre d’êtres humains. L’instinct dictait la fuite, le coeur lui disait de s’accrocher; et la tête ne savait pas. Sans opinions.

La main qui se baladait de son épaule jusqu’à sa nuque et se glissait doucement dans ses cheveux ne la fit que frissonner. Chaude, quelque peu rugueuse, clairement habituée aux travaux manuels, elle était aussi inquiétante que rassurante. C’était un clair danger que de laisser quelqu’un s’approcher si prêt d’elle, si prêt qu’il aurait pu poser ses mains sur son cou et serrer, fort. Mais le plus inquiétant dans l’histoire, c’est qu’elle l’aurait laissé faire - peut-être, sans doute. Est-ce qu’elle avait confiance? Non, pas vraiment. C’était… Différent.

Elle l’écoutait parler, le laisser la toucher, tranquillement, sans même ciller, sans se soucier de ce qu’il aurait pu faire. Plus que de la confiance, elle se sentait comme sous hypnose, de plus en plus à l’aise chaque seconde passant. 

« Eh bien, je suppose que vous êtes un tout petit peu plus difficile à remplacer, donc on ne vous reprochera sans doute pas trop durement une journée de gâchée. Et puis, d'ailleurs, il n'est pas trop tard pour en faire quelque chose ! Il ne fait pas encore nuit. »

Difficile de la remplacer, elle? Elle se demandait si elle le serait. Sûrement, il y en avait bien d’autres mieux qu’elle, plus doués, plus intéressants, plus passionnés. Lui, à ses yeux, était irremplaçable. Chacun ses priorités; elle ne voyait pas le côté pratique en lui, pas comme ses employeurs.
Alice jeta un coup d’oeil par la fenêtre afin de confirmer que le soleil ne commençait qu’à peine à décliner dans le ciel. Combien de temps allait-il rester ainsi? Combien de temps avait-elle encore devant elle? Combien de temps avant qu’il parte? Elle serra un peu plus fort sa main. Au diable sa productivité, elle l’avait été bien assez.

« S'il y a quelque chose que je puisse faire pour rendre votre journée un tant soit peu agréable, je suis à votre entière disposition, mademoiselle. »

Elle aurait rouler des yeux si elle en avait eu l’habitude - en souriant, même. L’intention y était, mais son visage resta stoïque, comme gravé dans la pierre tandis qu’elle reposait son regard vide sur son amant - c’était ce qu’ils étaient, n’est-ce pas? Elle n’en serait jamais bien certaine.
Alice laisse sa main libre s’accrocher au pan du costume du garçon, ses doigts serrer un peu plus les siens.

« Elle est déjà plus qu’agréable, fait-elle doucement, à peine plus haut qu’un murmure, mais je retiens l’offre. »

Jusqu’à ce qu’il ne parte.
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Andreas Nerull


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MessageSujet: Re: Il est plus facile de mourir que d'aimer.   Il est plus facile de mourir que d'aimer. EmptyVen 21 Aoû 2015 - 3:25

Andreas, tandis qu'il cherchait dans ces yeux trop vides une quelconque indication pouvant le guider, se demanda si au fond ils ne se ressemblaient pas trop pour que cela puisse marcher. Autour de lui, il lui avait toujours semblé que tout le monde savait où aller. Quelle était leur place, quelles étaient leurs possibilités, ce qu'il était raisonnable de faire, ce qu'il était préférable d'éviter. Chacun se mariait sans que cela pose trop de problèmes, sans qu'il y ait mille ans de délibérations soigneusement menées, et fondait une famille au fonctionnement parfois bancal mais jamais si impossible que ça. En dehors des autres personnes, qu'ils ne pouvaient décemment pas contrôler selon leur bon plaisir, ces gens avaient toujours eu l'air de savoir précisément quoi faire pour vivre la vie la meilleure qui soit.
La plupart des hommes savaient mener, la plupart des femmes savaient suivre. Ceux qui ne se conformaient pas au schéma réussissaient quand même à s'intégrer. Seules de toutes petites minorités se retrouvaient exclues, perdues en pleine forêt sans savoir quel chemin emprunter pour retrouver le confort rassurant de chez eux.
L'idée qu'il puisse ne plus jamais réussir à retrouver ce chemin le terrifia.
S'il ne savait que compter, calculer, ça ne fonctionnerait probablement pas. Andreas s'en doutait. Il voyait bien dans les expressions d'Alice qu'elle était aussi perdue que lui, alors poser le poids de leur relation sur ses épaules ne servirait à rien. C'était lui qui avait l'habitude des contacts, lui qui savait parler, lui qui savait gérer tout, tout le temps, quelles que soient les circonstances. Lui qui ne ratait jamais. Lui qui savait tirer partie des évidences.
Sans ses mensonges, il n'était plus personne et plus capable de rien. Il se faisait peur.

« Vous vous contentez vraiment de peu. »

Son rire, léger, ponctua sa phrase comme si souvent. S'il avait pu être quelqu'un d'autre, il l'aurait fait sans hésiter. Malheureusement ce n'était pas possible.
Alice non plus, ne pouvait pas changer de peau. Cela dit, elle pouvait changer d'avis. Et il ne disait pas que ç'aurait été une grave erreur, non – il l'aurait pris comme ça mais ne pouvait pas même s'en convaincre. Trop tard pour la laisser partir, il le craignait. Il refusait de la lâcher.
Et ce n'était pas romantique, c'était juste malsain. Heureusement que le fond des pensées comptait bien moins que ce qu'on en laissait passer, n'est-ce pas. Aimer restait aimer.

« Vous devriez vouloir plus ! Exiger qu'elle soit merveilleuse, demander à être traitée comme une princesse, faire des caprices – »

Sans crier gare, Andreas glissa ses doigts hors des siens ; puis il se baissa et passa ses bras derrière ses jambes, la soulevant sans trop de mal contre lui. Quoi qu'il en fit un pas en arrière et dut la recaler machinalement, il ne tomba pas pour autant.
Quelque part, il le regretta. Il n'aurait pas essayé de le faire s'il n'avait pas été sûr de réussir.

« Si j'étais à votre place, c'est ce que je ferais. Mais bon, si vous ne voulez rien... »

Disant cela, il tourna un peu pour observer la chambre. Enfin, les appartements. Nettement plus spacieux que là où il dormait et laissait ses affaires, pour sûr – pourtant elle y vivait seule. Il aurait largement eu la place de s'y installer sans qu'elle-même en manque. Ce n'était pas tant un lieu de vie que de confort ; avec les serviteurs qui allaient et venaient, elle aurait pu y rester toute la journée sans manquer de rien.

« C'est dommage, lâcha-t-il distraitement en se penchant vers le bureau, que je n'ai pas de graaand manoir quelque part. Je vous y aurais emmené prendre l'air. »

N'ayant pas même de maison de ce côté de la frontière, ce n'était pas pour avoir une somptueuse demeure planquée dans un coin. Il aurait fallu actionner les bonnes manivelles pour ne serait-ce que loger temporairement dans l'un d'eux et elle n'aurait probablement pas apprécié.
Pour tout un tas de raisons plus ou moins justifiées.

« Nous pourrions aussi nous enfuir par la fenêtre et vivre d'amour et d'eau fraîche, mais je crains que ce ne soit pas très correct envers vos proches et vos devoirs de vous enlever. »

Après quelques pas supplémentaires, il détacha son regard du dehors et déposa la demoiselle près du lit, doucement, sans froisser autre chose que ses vêtements.
Sans plus demander la permission qu'avant, il se laissa retomber dos contre les draps.


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