Anastase Nielsen
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Localisation : Chez lui. Emploi/loisirs : Rien d'intéressant. Humeur : Neutre.
Inscrit depuis le : 06/09/2011 Humain, Villageois
| Sujet: NIELSEN Anastase {V.1} Mer 7 Sep 2011 - 16:19 | |
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| | NIELSEN Anastase put the mask back on • • • |
"Maybe it's a dream, maybe nothing else is real ; but it wouldn't mean a thing, if I told you how I feel." |
Acte de naissance ▬ | Nom : Nielsen. Prénom : Anastase, Evan. Âge : 17 ans. {28/10/1544} Race : Humain. Camp : Ankou, Illea Est. Arme : Une épée des plus simple. Il la manie avec aisance, sans exceller pour autant. Il n'est question que de savoir se défendre, pas d'avoir le talent nécessaire pour aller tuer deux ou trois voisins ennuyeux, non? Alors ça lui convient comme ça. Fonction : Villageois sans emploi ; son père est cordonnier, et donne des cours d'épée à ses heures perdues. Sa mère est femme au foyer. Lieu de résidence : Alkar, Est, Illea.
Famille : La famille d'Anastase se compose de deux parents et de quatre enfants, tous en vie à ce jour ; n'étant pas très proche d'éventuels cousins ou cousine, il ne considère comme étant sa 'famille' que celle qui lui est proche. Son père, Jean, a 44 ans. Cordonnier, il donne aussi des cours d'épée durant son temps libre. Sa mère, Corine, a 42 ans. Elle est femme au foyer, et s'occupe de la maison. Son frère ainé, Daniel, a 22 ans. Étant soldat, il n'est en revanche que peu souvent chez lui et il a moins l'occasion de le voir que le reste de sa famille. Sa sœur ainée, Hannah, a 18 ans. Elle ne travaille pas, et aide sa mère dans les divers travaux domestiques. Sa sœur cadette, Marianne, a 12 ans. Elle ne travaille bien entendu pas, vu son jeune âge. De plus, elle a perdu l'usage de son bras droit dans l'incendie de leur maison, ce qui rendrait la chose encore plus compliquée.
Aime : Les animaux, quoi que c'est plus les animaux qui semblent l'aimer ; Les enfants, quoi que là aussi c'est plutôt eux qui semblent l'adorer ; Les plats simples à préparer et à manger ; Sa famille et les quelques personnes auxquelles il tient ; Le silence et la tranquillité de manière générale ; Passer inaperçu, ou plutôt ne pas être le centre de l'attention ; Toutes les couleurs, même s'il ne porte pas de choses trop vives ; Les personnes simples à comprendre et à supporter ; Les vêtements simples et peu chers ; L'odeur des fleurs au printemps et de la pluie en automne ; Sûrement beaucoup d'autre chose, mais c'est assez difficile de différencier ce qu'il aime du reste. S'il sourit vaguement, vous tenez peut-être une piste. N'aime pas : Les personnes qui ne comprennent pas ce que veux dire 'non' ; Les empêcheurs de tourner en rond ; Les personnes qui mettent trop de temps à acheter leur pain (si si, il fronce presque les sourcils quand la personne devant lui discute avec la boulangère pendant trois heures, c'est impressionnant); Être obligé de hausser le ton pour être entendu - et il ne le fait jamais, en fait ; Devoir se répéter, même s'il le fera sans problème ; Devoir se justifier ; Qu'on le dévisage à cause de son masque, bien qu'il y soit habitué à présent ; Les femmes qui vous tirent la joue pour vous exprimer leur joie de vous voir ; Un tas de chose, sûrement, mais on ne sait pas quoi. S'il fronce les sourcils, vous tenez peut-être une piste.
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• Description Physique •- Spoiler:
On pourrait commencer, pour décrire Anastase, par parler de son apparence en général : mais ce n'est ni sa taille, ni sa carrure, ni même le timbre de sa voix qui attire l'attention en premier lieu. La raison pour laquelle vous le regarderez quand il passera près de vous, ou ce qui vous mettra mal à l'aise quand vous lui adresserez la parole, c'est le masque qu'il porte sur le côté droit de son visage. Il serait donc juste de commencer par là pour faire sa description. Il faut savoir que, peu importe le moment de la journée, le jour de la semaine ou le mois de l'année, ce masque sera toujours accroché au même endroit. S'il était excentrique ou exubérant, cela pourrait être pris pour un détail inutile, attaché là pour attirer l'attention : mais il suffit de le regarder plus de quelques secondes pour comprendre qu'il n'est pas du genre à se parer de fanfreluches pour le simple plaisir d'être regardé. La partie droite de son visage, de l'arrête de son nez à l'extrémité droite de sa bouche jusqu'à la base de son oreille, a été brûlée lors de l'incendie de sa maison, il y a quelques temps de cela. Ce masque noir, des plus simple, est là pour garder un certain esthétisme. La peau brûlée, en effet, n'est pas réputée pour être d'une grande beauté. Et dites vous bien que si son visage a l'air en parfait état et que vous ne voyez aucune trace de ces brûlures, c'est justement parce que son masque est là pour les cacher. Raison pour laquelle, bien entendu, il ne le retire absolument jamais. Puisque nous en somme à son visage, décrivons la partie que vous aurez la chance de pouvoir observer. Sa peau, assez claire, contraste agréablement avec sa chevelure rousse, sans lui donner un air maladif pour autant. Loin d'être sombres et ternes, ses cheveux sont au contraire assez clairs et se parent de jolis reflets quand correctement éclairés. Coupés au niveau de sa nuque à l'arrière, quelques mèches encadrent son visage à l'avant et retombent devant ses sourcils, sans lui cacher la vue cependant. Il lui arrive de devoir les remettre en place après un coup de vent, mais il n'y touche globalement que très peu. Ses yeux, quant-à eux– ou tout du moins son œil, puisque seul le gauche est visible – sont comme il le dirait, 'bruns'. Peut-être auriez vous tendance à les dire rouges? Cela n'aurait rien d'étonnant, dans la mesure où leur teinte est plus proche du grenat que du marron. La différence l'indiffère totalement, et si vous le lui faisiez remarquer sans doute se contenterait-il d'un vague haussement d'épaule. Pour lui ils sont et resteront bruns, qu'ils aient l'air ou non rouges. D'ailleurs, malgré leur couleur un peu particulière, ils s'intègrent parfaitement à l'harmonie globale de son visage. Un beau visage, quoi qu'une partie en soit cachée. Calme, composé, indiffèrent. Et rien qu'à le voir, on imagine sans mal que s'il n'y avait pas eu cet accident, il aurait été plus beau encore. Ce masque tronque l'ensemble, le change. Mais il reste quoi qu'il en soit un jeune homme au visage charmant, et masque ou pas il est très loin d'être désagréable à regarder. Il pourrait même faire chavirer le cœur de ces demoiselles, s'il prenait la peine de sourire ; malheureusement, ça arrive assez rarement. Il garde en quasi-permanence un air parfaitement neutre, la parfaite illustration de 'aucune expression en particulier'. Il ne sourit pas, ne fronce pas les sourcils, ne se moque pas, n'a pas l'air triste, n'est pas crispé, ne semble pas énervé, ni même nerveux, n'a l'air ni inquiet ni ennuyé. Il est rien. Exactement comme la plupart des personnes quand elles sont livrée à elle-même devant un livre, ou comme ceux qui attendent un ami en fixant un mur, il n'arbore aucune expression spécifique. A part peut-être l'indifférence ou le désintérêt. Et encore. Difficile de dire à quoi il pense, quand il a les yeux perdus dans le vague.
Pour ce qui est du reste, il ne pense pas avoir à se plaindre. Et même si c'était le cas, il est peu probable qu'il l'aurait fait. La dernière fois qu'il s'est mesuré il plafonnait à un mètre soixante-treize, et il se fiche assez de savoir si oui ou non il a atteint le mètre soixante-quatorze depuis. De toute façon, dire qu'il n'est pas bien grand suffit amplement. C'est une taille qui lui va et lui convient, et c'est au final tout ce qui compte. Sa petite soixantaine de kilos ne lui confère pas un gabarit impressionnant, mais un entrainement justement dosé lui permet de garder une silhouette athlétique et élancée. Il n'a nul besoin d'être un géant et de faire une centaine de kilos pour pouvoir se défendre tout à fait honorablement et avoir un physique sportif. De toute façon, il n'a pas vraiment le choix ; que ce soit ses traits fins, sa taille ou même ses mains, il est clair qu'il ne sera jamais une grosse brute. Cela dit, mieux vaut se méfier des apparences. Il est fin et élancé, souple et athlétique, et surtout il sait se défendre ; et quoi qu'il n'ait aucune raison de le faire en général, il saurait se sortir de situations ennuyeuses. Si vous lui posiez la question, il vous dirait sans doute qu'il n'est pas plus fort et entrainé que ce que la prudence impose. Et puis son père ne donne-t-il pas des cours d'épée? Par les temps qui courent, mieux vaut se montrer prévoyant.
Pour ce qui est des vêtements, Anastase est le fils dont rêveraient toutes les femmes de famille moyenne ayant déjà plusieurs petites filles à habiller. A savoir : ses goûts sont extrêmement simples à satisfaire. Pour peu qu'il aime quoi que ce soit en particulier, évidemment. Il s'habille simplement, avec des couleurs banales et des vêtements passe-partout, et ne met jamais beaucoup de temps à choisir ce qu'il va mettre le matin. Il lui arrive régulièrement de porter des vêtements un peu grand pour lui, mais rien d'exceptionnel. Là encore, il s'habille de façon très commune. Rien qui dénote des autres passants. Son masque ou même ses traits fins et réguliers peuvent attirer le regard ; or, il n'a aucune envie de se faire remarquer plus que nécessaire en portant des tenues tape à l'oeil. • Description Mentale •- Spoiler:
Un haussement d'épaule. C'est le geste qui pourrait, de loin, le mieux décrire le caractère d'Anastase. Il n'est ni de ceux qui s'énervent pour un rien, ni de ceux qui rient sans arrêt, ni de ceux qui pleurent à la moindre chute, ni de ceux qui rougissent au moindre compliment, ni de ceux qui hausse le ton à la moindre contrariété. Amorphe est aussi un terme qui pourrait faire l'affaire, quand il s'agit de décrire son attitude. Il semble dépourvu de réactions, comme si rien ne lui importait et que rien ne pouvait le toucher, de près ou de loin. Calme, silencieux et sans expression particulière, on aurait beau être assis à un mètre à peine de lui que l'on pourrait aisément oublier sa présence. Ce n'est pas un silence timide ou gêné : c'est juste un silence. Il a l'air ailleurs, peut-être, indifférent, sûrement. Tout dépend de votre regard sur lui. Tout d'abord, il faut savoir que ce n'est pas qu'une simple façade. Il ne se retient pas de rire, ne contient pas sa colère pour être poli et ne doit pas empêcher ses larmes de couler quand on l'insulte. Si vous lui parlez, vous remarquerez sans mal que c'est quelqu'un de calme, qui économise son temps de parole et dit rarement un mot plus haut que l'autre. Il dit tout sur le même ton, l'air indifférent ou peut-être las, comme s'il n'y avait aucune différence entre discuter du temps qu'il fait, de la mort de votre chat ou du mariage de votre fille. Se réjouir semble se borner pour lui à dire qu'il est heureux, sans pour autant avoir l'air de l'être le moins du monde. Son visage est limité à cette absence d'expression qu'il porte en permanence, comme d'autres souriraient à tout bout de champ. Ça lui va bien, aucun doute là-dessus ; et très vite, quand on le connait un peu, l'imaginer sourire sans cesse ou jeter des chaises en travers d'une pièce paraît surréaliste. Rester près d'Anastase ou entamer une discussion avec lui a quelque chose d'apaisant, quoi que son mutisme peut déranger certains. Et à tout ceux qui songeraient à essayer de le faire sourire ou de le mettre en colère juste pour voir s'il en est capable, c'est inutile. Si une émotion quelconque doit venir, elle viendra de lui. Essayez de lui en imposer, ça ne fonctionnera pas. Aucune chance.
Anastase, est donc un garçon extrêmement posé et calme, à qui il est difficile d'arracher un sourire ou une grimace. Il n'est pas non plus du genre à avoir mille amis et à parler à tous au moins cinq fois par jour ; au contraire. Garçon plus solitaire que sociable, son silence et son expression fixe n'en font pas quelqu'un de particulièrement populaire. Il ne faut pas croire pour autant qu'il méprise le monde et envoie promener quiconque lui adresse la parole, ce serait mal le connaître. Il est poli et répond quand on lui adresse la parole, même s'il est plutôt rare qu'il aille de lui-même engager une discussion animée avec quelqu'un d'autre. Si vous évoquez son prénom auprès de ses voisins, il le reconnaitront sans mal : ce n'est pas un garçon très bavard, mais il est gentil. Et puis il n'est pas laid. Ça aide, mine de rien. Pour ce qui est des amis, donc, il n'en a guère beaucoup. Quelques connaissances avec qui il parle, de temps en temps, mais rien d'extraordinaire. Pas le genre de personnes qui se sacrifieraient pour vous, c'est sûr. Mais ça lui convient. Pour ce qui est d'être trahi, il n'y a tout simplement que peu de personnes en qui il place une totale confiance, donc difficile de dire ce qu'il ferait en cas de trahison. Mais c'est un garçon raisonnable et honnête, alors il n'y a aucune raison pour qu'il vienne vous tuer en pleine nuit si vous aviez le malheur de lui mentir. Lui-même ne semble pas féru de mensonges, mais en utilise comme tout le monde, pour se dédouaner ou pour éviter d'inutiles problèmes. Pour ce qui est de ses ennemis, même combat que pour ses amis ; il n'en a que peu, voire presque pas. Détester Anastase, c'est compliqué. Que détesteriez vous chez lui? Son absence de réaction, peut-être? Son manque de joie de vivre? Sa couleur de cheveux? Il n'est que rarement blessant ou volontairement méchant, et s'il l'est c'est que sa raison doit être excellente. Il est diplomate avant tout. Et puis là encore, pourquoi quelqu'un voudrait absolument lui chercher des ennuis? A Alkar, c'est extrêmement rare. Et si lorsqu'il est à la capitale quelqu'un l'ennuie, il se contente de passer son chemin. Sauf si c'est un elfe franchement ennuyeux qui insiste et le suit partout pendant une demi-heure. Là, il a le droit de s'énerver, nonmaisohhein. Si Anastase est né dans une famille moyenne, il n'en reste pas moins un minimum instruit. Difficile de dire s'il est intelligent ou non, mais en tout cas il n'est pas idiot, c'est chose sûre. Ses remarques sont rarement dénuées de sens, il a plutôt bonne mémoire et ne vous sortira pas une énormité sans nom avec l'air le plus sérieux qui soit. Seulement, à l'instar de la plupart des villageois moyens, il n'a pas l'occasion de particulièrement travailler son intellect. Si vous lui posez la question il haussera les épaules et se situera dans la moyenne. Sûrement est-il au-dessus, mais il n'y accorde pas une grande importance. Il faut aussi savoir qu'il tient à sa famille et quand il dit quelque chose, il le fait. Ses promesses ne sont jamais faites en l'air, qu'il les prononce à voix haute ou non. Il tient ses engagements (quand il en fait) et n'est ni particulièrement courageux ni particulièrement lâche. Enfin, ici aussi, il n'a jamais été mis dans une situation qui lui demanderait d'en faire preuve plus que les autres. C'est aussi – et sans conteste – quelqu'un de très patient. Plantez le quelque part et dites lui que vous avez pour un moment, il vous attendra sans broncher. Et quand vous reviendrez, il reprendra tout simplement le chemin avec vous, sans faire la moindre remarque. Tout au plus vous demandera-t-il la raison de votre retard si vous en avez, et se taira ensuite. C'est un caractère qu'il faut apprendre à supporter et à apprivoiser, sinon son silence peut vite devenir accusateur ou pesant. Il ne fait jamais de remarque racistes ou cruelles à l'égard des personnes différentes, donc on peut sans doute le dire tolérant. Il ne cherche jamais à s'imposer, à déranger, à ennuyer. S'il faut choisir entre lui et l'autre, il y a de fortes chances pour qu'il donne sa place à l'autre. Ça ne le dérange pas, il s'en fiche. Imaginez le calvaire pour lui offrir des cadeaux, hm? Pour ce qui est de l'amour, inutile d'aborder le sujet. Anastase se désintéresse totalement de ce genre de choses. Il n'a jamais eu de petite-amie, se fiche d'en avoir une maintenant et ne pense pas au mariage. Tenter une approche reviendrait à demander à ce qu'il vous jette, ni plus ni moins. Il n'est même pas dit qu'il remarque vos intentions ou, le cas échéant, qu'il juge nécessaire de vous dire que vous n'avez aucune chance, tant cela paraît évident. Il n'est pas intéressé. Point. Ni dans les aventures sentimentales, ni dans les aventures physiques. Dites le fou ou asexué, cela n'y changera rien : filles, garçons, il ne leur porte aucun intérêt dans ce sens-là. • Histoire •- Spoiler:
« La question pressante n'est pas de savoir si l'âme survit à la mort du corps. Elle est de savoir si elle survit à la vie du corps. »
Si vous demandiez à Anastase de vous raconter sa vie, sans doute vous heurteriez vous à ce même silence désintéressé auquel il vous aura habitué. Que dire? Par quoi commencer? Quels détails omettre, lesquels mettre en valeur? Tout le monde se fiche de savoir le jour de sa naissance, personne ne s'intéresse réellement aux jouets qu'il a pu avoir étant enfant. Peu importe qu'il soit tombé étant petit, et nul besoin de mentionner les pleurs que cette chute a put engendrer. Parce que ça ne regarde que lui. Sa famille, tout au plus. Les personnes présentes, si l'on veut. Sans doute finirait-il par hausser les épaules, nonchalant, pour vous dire d'une voix atone qu'il a eu une vie normale. Et après tout, pourquoi plus approfondir? La vie des autres est tellement inintéressante. Tout le monde préfère s'écouter parler. Alors il vous écoutera parler, et vous oublierez vite votre question. Ainsi va la vie.
Puisqu'il faut commencer quelque part, parlons de sa venue au monde. Il est né dans la matinée du 28 Octobre 1544, sans complication majeure ; sa mère se remit sans problème de l'accouchement et il fut installé dans la chambre de Daniel, qui à l'époque avait cinq ans. Inutile de dire qu'il n'a absolument aucun souvenir de cette époque et que, s'il en avait eu, ils n'auraient pas été d'un grand intérêt. Il ne grandit ni dans le luxe ni dans la pauvreté, entouré de ses frères et sœurs, de ses parents et de quelques amis. Il appris à parler, à marcher, fréquenta les bancs de l'école. Peu bavard déjà à l'époque, il n'était pas de ceux qui couraient partout et devenait l'ami de chaque personne qu'il rencontrait : non, Anastase était un petit garçon sage et discret, plutôt du genre à dessiner qu'à sauter dans les flaques d'eau. De cette époque il n'y a pas grand chose à dire ; il fit ce que firent tous les petits garçons de son âge, pleura et se mit en colère, fut déçu et surpris, ouvrit de grands yeux chaque fois que quelque chose attirait son regard, fit sourire ses parents. Et puis, quand il eut cinq ans, la famille accueillit une nouvelle petite fille. Marianne. Et les Nielsen, avec leur revenu correct, leur deux jolies petites filles et leur deux grands garçons, leur petite maison tranquille et leur caractère avenant étaient le stéréotype de la famille normale. Ils ne sont jamais sortis des normes, ne se sont jamais fait remarquer plus que nécessaire, sans se cacher pour autant. On peut dire sans se tromper qu'Anastase a donc vécu une enfance des plus sereine, sans problème grave pour venir tâcher le tableau.
Le temps passa, les jours devinrent des mois puis des années, le petit garçon devint un jeune homme. Et rien ne changea. Il ne se fit pas attaquer par un dangereux malade mental, sa sœur ainée ne faillit pas se faire violer, la plus jeune ne tomba pas dans les escaliers, l'ainé ne décida pas d'aller vivre sa vie par lui-même après une altercation, ses parents ne commencèrent pas à se disputer sans cesse. Sa vie resta la même, douce-amère, calme et sans ennuis. Il apprit ce qui lui restait à apprendre à l'école avant de ne cesser de s'y rendre, connut une poussée de croissance plus ou moins efficace, et fut bientôt assez grand pour pouvoir se déplacer seul sans que ses parents s'inquiètent d'un possible accident. Même alors qu'il n'avait qu'une douzaine d'année, le jeune homme était assez débrouillard déjà ; que ce soit pour aller acheter ceci ou cela, ranger la maison ou aider son père et son frère à réparer tel ou tel meuble, il ne se plaignait jamais et faisait toujours les choses comme il le fallait. Ou du mieux qu'il pouvait, en tout cas. Et à l'époque, son visage était aussi inexpressif qu'à présent. Il acquiesçait sans un mot, souriait parfois, pleurait rarement, fronçait de temps en temps les sourcils mais n'exprimait que rarement son désaccord à haute voix. Ce mutisme ne fut ni la cause d'un traumatisme, ni une réaction face à un manque d'affection, mais simplement la continuation logique du caractère dont il avait hérité à la naissance. Son silence n'inquiétait nullement ses parents ou sa fratrie, pas plus que les sauts joyeux d'une fillette n'aurait fait peur à ses proches. Il n'avait pas beaucoup d'amis, certes : mais n'était-ce pas mieux que d'être détesté de tout le quartier? Peu des garçons de son âge le détestaient, et s'il ne passait pas tout son temps avec eux il pouvait tout de même leur adresser la parole sans problème si besoin était. Sa vie continuait, monotone et délicieusement répétitive, promesse d'un avenir sans rebond et sans malheur. Il pouvait regarder par la fenêtre, lever le nez vers le ciel bleu ou couvert de nuages cotonneux, l'esprit libre de la moindre inquiétude. Quand il reviendrait chez lui il ne retrouverait pas une famille déchirée, une maison négligée ou des oreilles sourdes à ses suppliques. Quand il s'endormirait, il ne craindrait pas de quelconques gestes déplacés ou les insomnies qui venaient avec les trop lourds secrets. Et quand il se réveillerait, le lendemain, il n'aurait pas peur d'entendre une terrible nouvelle. Et ça, quand certains rêvaient d'aventure et de changements, ça lui convenait. Ça lui convenait parfaitement.
Malheureusement pour lui, on ne choisit pas la vie que l'on mène. Et si sa vie et sa famille étaient parfaitement heureux et bien tranquilles, la guerre civile en décida autrement. Impossible de l'ignorer, inutile de l'éviter : ils devaient y faire face et s'en débrouiller, voilà tout. Si Anastase préférait l'un ou l'autre des dirigeants, il n'en montra pas le moindre signe ; et de toute façon peu importe, sa race déterminait son camp. Il était humain, il lutterait donc contre les Esprits. Quel non sens incroyable. Il ne fit aucun commentaire quand la tension grimpa en flèche. Il ne dit pas un mot quand des personnes se connaissant de longues dates se mirent à s'éviter ou à s'insulter ouvertement dans la rue. Et il n'ouvrit pas plus la bouche quand d'autres continuaient de vivre ensemble malgré le danger que cela représentait. Là encore, il se contenta de vivre. Si la guerre civile devait continuer, elle continuerait. Et si elle devait s'arrêter eh bien, elle s'arrêterait. Il ne pensait pas pouvoir faire grand chose contre cela, et s'en tint à cette aimable constatation. Daniel, dans l'armée déjà depuis quelques temps, prit en revanche une part active dans la guerre civile. Et si ça ne pouvait décemment pas rassurer sa famille, ils ne le cloitrèrent pas chez eux pour autant. La vie est faite de choix et de décisions : si celle de Daniel était d'aider, alors ils ne pouvaient pas l'en empêcher. Si Anastase ne voulait pas prendre part au conflit, même chose. Et du haut de ses quinze ans, que pouvait-il faire à part regarder le monde trembler sous ses pieds? Rien. Il fut, comme beaucoup de monde à Illea durant ces deux ans, victime des choix des autres.
Rester chez lui la plupart du temps, se tenir à carreau et ne pas chercher les ennuis auprès d'Esprits mal lunés ou d'humains sur les nerfs, ne pas alimenter la paranoïa général. Tout ça pour être tranquille, s'en sortir sans dommage, garder une famille intacte. Ils auraient pu s'en sortir sans dommage, comme d'habitude, si le destin n'en avait pas voulu autrement. Et ils auraient pu se féliciter, une fois le pays séparé en deux, d'être déjà du bon côté de la frontière si la vie n'avait pas voulu les mettre à l'épreuve, juste une fois. A bien y penser, ce n'était peut-être que justice. Sa vie avait été douce et insipide jusque là ; il fallait bien ajouter un peu de couleur à son tableau en noir et blanc, le rendre plus chaud, plus vivant. Et en l'occurrence, ce fut de rouge qu'on l'aspergea. Une lueur écarlate dans sa vie morne, une touche de chaleur dans une maison qui n'en manquait pourtant pas. Au sens propre du terme. Le feu se déclara dans la soirée, fut éteint dans la nuit. Déclenché par un Esprit un peu trop hardi ou par un humain trop peu soigneux, quelle importance? Le résultat fut le même. Les flammes léchèrent le plancher et roussirent les meubles, la fumée envahit la petite maison. Les voisins accoururent en entendant les cris de la plus jeune, coincée à l'intérieur ; et si Anastase ne cria pas tout de suite, il était encore loin de se douter qu'il n'oublierait jamais ce jour. Daniel n'était plus là, leur mère et Hannah étaient sorties faire quelques courses, leur père était au rez de chaussée. Le feu se répandit à une vitesse affolante et eux, à l'étage, se retrouvèrent vite coincés. Il n'existe aucune façon claire de décrire ce que l'on peut ressentir face à une telle situation, mais inutile de dire que la peur en faisait parti. La peur, omniprésente.
La peur et, très vite, la douleur.
Au final, la famille Nielsen resta au complet, et ce malgré l'incendie brutal de leur demeure ou la guerre civile. Marianne se brûla gravement le bras droit en voulant sortir, et dût se résoudre à ne plus l'utiliser par la suite. Anastase, lui, fut – si l'on puis dire – moins chanceux que sa cadette. Au moins, il s'en est sorti : et c'est ce que tout le monde lui dirait sans doute, s'il expliquait pourquoi il porte un masque sur le côté droit de son visage. Il s'en est sorti, c'est le plus important. Qu'il ait le visage brûlé n'est, finalement, pas si grave que cela. Et puis ç'aurait pu être plus grave : au moins, ce n'est que d'un seul côté. Quand on le cache correctement, ça ne voit absolument pas. Son père n'a pas été blessé, sa mère et Hannah se portent à merveille. Même Daniel ne manqua pas à l'appel, quand la guerre civile prit fin. Ils décidèrent donc d'aller s'installer à Alkar suite à la scission du pays, ne pouvant décemment plus vivre dans leur ancienne maison, et tentèrent de reconstruire leur vie normalement dans leur nouveau lieu de vie. Et si les deux cadets eurent droit à des regards interrogateurs dans les premiers temps, les explication succinctes des parents cumulés suffirent à effacer toute trace de curiosité sur les visages. Ils font parti du paysage, à présent, tout autant que les autres personnes qui habitent autour de chez eux. Et même si on le regarde parfois encore de travers quand il se rend à la capitale, il s'est habitué à ces regards trop inquisiteurs. Et si vraiment leur insistance se fait dérangeante, le mot 'brûlé' suffit à les faire taire. C'est impressionnant, à quel point en une seule seconde l'on peut passer du statut d'étranger bizarre à celui de pauvre victime. Tant qu'on lui fiche la paix, lui, ça lui suffit.
Non, vraiment. Il ne saurait que vous dire si vous lui demandiez de vous raconter sa vie dans les moindre détails. Tout pourrait être résumé en quelques lignes, et développer plus longuement ne sert pas à grand chose. Il est né, a vécu, a été confronté à un accident grave et a continué à vivre malgré tout. Le début et la fin se rejoignent dans une boucle presque parfaite, et qu'il ait la moitié droite de son visage en moins ou non, ça ne changera pas radicalement sa vie pour autant. Il y a juste une petite tâche rouge, presque sèche, au milieu de son tableau en noir et blanc, qu'il s'applique à peindre en noir chaque jour qui passe. Et si elle suinte encore parfois, il se contente de la couvrir à nouveau d'une autre couche de peinture noire. Ainsi il peut reprendre son existence tranquille et linéaire, sans lendemains différents et sans couleur trop vive. Sans inquiétude, aussi. Et ça lui va très bien comme ça, si vous voulez tout savoir.
► Quelques formalités :
♦~Code du règlement ? Anastase est trop canon. Trop. ♦~Comment avez-vous trouvé ce forum ? Son masque vous sauve la vie. Sinon vous tomberiez raide mort devant son charme de feu. ♦~Expérience en RP ? Bon, il est stone par contre. ♦~Autre chose à ajouter ? Ça ajoute du challenge pour les violeurs, au moins.
Dernière édition par Anastase Nielsen le Lun 12 Aoû 2013 - 5:34, édité 16 fois |
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